Issu des groupes Abcia et Phoenix, et créé en 2014, Aryes est spécialisé dans le retournement d’entreprises. Il jongle avec une vingtaine de sociétés* reprises et filialisées qui représentent autant de métiers. Interview de son dg Julien Carsantier.
Quel est le modèle d’Aryes ?
Julien Carsantier : Le groupe est très diversifié pour ne pas dépendre d’un seul cycle économique ou d’un seul métier. Et nous voulons conserver nos sociétés de manière durable. Nous n’avons pas d’objectifs de revente car nous n’avons pas de comptes à rendre vis-à-vis de tiers. En vingt ans, nous n’avons procédé qu’à une seule cession. Le groupe ne cherche pas à vivre grâce aux plus-values de cessions mais par la remontée de dividendes.
Quels secteurs visez-vous en priorité ?
J.C. : Nous sommes positionnés sur des métiers plutôt traditionnels avec, par exemple, la transformation de matières plastiques ou du métal. Mais nous restons éloignés de secteurs difficiles comme l’automobile, l’imprimerie ou la fonderie. Par ailleurs, nous n’investissons pas du tout sur les technologies de pointe. Quand nous envisageons un métier, soit il existe déjà au sein du groupe et il y a une possibilité de build up, soit on est face à un métier nouveau qui nous engage vers un autre cycle économique.
Avez-vous des difficultés pour vous financer ?
J.C. : Non. Notre modèle est autonome et indépendant. Nous disposons de 100 millions d'euros de fonds propres et de 75 millions d'euros de trésorerie. Nos ressources sont celles de nos actionnaires : 60 % sont détenus par les deux fondateurs (Jacques Carsantier et Gilles Vieilly) et 40 % par un pool bancaire (CM-CIC Investissement, BNP Développement, LCL Expansion et Capida). Nous n’avons pas besoin d’en lever auprès d’autres investisseurs, ce qui nous dote d’une vraie souplesse de fonctionnement. Par ailleurs, notre réseau bancaire soutient la croissance du groupe, sachant que dans notre activité, l’effet de levier est très limité sur les reprises et nous avons donc très peu de possibilités de créer de la dette. Nous sommes éloignés des fonds d’investissement qui sont sur des modèles différents.
Quel est votre bilan sur les dernières années ?
J.C. : Entre décembre 2013 et juin 2014 nous avons effectué quatre reprises (8 millions d'euros d’investissements) : Saphyr, dans les cloisons amovibles, JEC, concepteur de rangements métalliques, Deville, le spécialiste des appareils de chauffage bois, et Cerec, qui fabrique des fonds bombés. Le rythme d’acquisitions a été assez élevé. En termes de chiffre d'affaires, cela représente près de 100 millions d'euros. Nous avons raté EDM (Européenne de marbre) et aujourd’hui nous visons Sarmate dans le bardage et la métallerie.
Propos recueillis par Vincent Riberolles
*Dont REP International (Corbas) et JEC (Villefranche-sur-Saône) en Rhône-Alpes.
Aryes
Bref Rhône-Alpes n° 2193 du 25/02/2015
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