Idecom et Bref Rhône-Alpes organisent à Chamonix les Trophées des Femmes de l’Economie Rhône-Alpes. Une occasion de mettre en valeur des femmes aux parcours remarquables et remarqués !
En cette fin de semaine se déroulera, au centre des Congrès de Chamonix, la 3ème cérémonie de remise des Trophées des Femmes de l’Economie Rhône-Alpes, organisée par Idecom avec le soutien de Bref Rhône-Alpes. L’occasion de mettre en valeur des femmes remarquables placées à des postes de responsabilité en entreprises, pour leurs compétences, leur courage et leur audace. Et de participer, très modestement, au rééquilibrage des responsabilités et des rôles des femmes et des hommes dans l’entreprise. Car les chiffres sont têtus. L’Insee a publié, en mars dernier, une étude sur la région Rhône-Alpes à ce sujet. Quelques conclusions qui, malheureusement, ne surprennent même plus : les femmes en Rhône-Alpes perçoivent un revenu salarial, en moyenne, inférieur de 28 % à celui des hommes. Cette différence se creuse encore au niveau des cadres : elle est alors de plus d’un tiers. Certes, les choses évoluent, mais très lentement : les disparités salariales étaient, globalement, de 33 % en 1995.
Plus diplômées, les femmes sont aussi bien moins nombreuses que les hommes à des postes de cadres. C’est dommage : plusieurs études ont montré que la mixité en entreprise est source de performance. C’est la thèse de Michel Ferrary, professeur de GRH à Skema Business School (Lille et Nice) et à l’Université de Genève. Après avoir démontré en 2008 que les entreprises les plus féminisées du CAC 40 avaient mieux résisté à la crise boursière, il a réitéré sur une période plus récente : entre 2007 et 2012, le portefeuille du CAC 40 a perdu pratiquement 35 % de sa valeur alors que celui composé des dix sociétés à l’encadrement le plus féminisé n’a diminué que de 5,2 %. L’observation s’ajoute à d’autres qualités généralement reconnues chez les femmes dirigeantes : elle préfèrent le long terme aux profits immédiats ; ont une meilleure écoute, ce qui facilite le travail en équipe ; acceptent plus facilement la contradiction, car elles sont moins campées sur leur égo ; sont pragmatiques et veillent davantage à l’équilibre vie professionnelle/vie familiale.
Avec l’imposition de quotas dans les conseils d’administration des grandes entreprises (20 % d’ici janvier 2014 et 40 % d’ici 2017), méthode souvent déplorée, la place des femmes dans l’économie française va en s’améliorant. Un peu d’optimisme : le Plan national pour l’entrepreneuriat féminin, présenté récemment par Najat Valaud-Belkacem, Fleur Pellerin et Geneviève Fioraso, entend faire progresser de 10 points le taux de femmes entrepreneurs en France d’ici 2017. Et atteindre un taux de 40 % de femmes parmi les créateurs d’entreprise (30 % actuellement), à travers un train de mesures, de la garde d’enfants au mentorat, en passant par la sensibilisation des jeunes filles à l’école. Une façon de donner confiance aux filles et de les aider à oser, à faire le saut entrepreneurial sans avoir peur de se planter.
Didier Durand
Photo : ©Haugeard Gaëtan.
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Bref Rhône-Alpes n° 2133 du 02/10/2013
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