Saint-Etienne a misé sur le design pour relancer son économie. Avec la Cité du design, la ville est aujourd’hui une référence dans le domaine.
Le design est devenu un langage universel. Un levier de croissance aussi. Le réseau des villes créatives réunies sous l’égide de l’Unesco en témoigne. La déclaration qu’elles viennent de signer à Pékin affirme ainsi que “la créativité est un type particulier de ressource renouvelable, fondée sur l’innovation, un composant fondamental du développement durable”. Parmi les signataires, figure la Ville de Saint-Etienne, reconnue dans ce club au titre du design, aux côtés de Buenos Aires, Montréal, Nagoya, Shanghai, Séoul ou encore Pékin.
La Cité du design, créée à Saint Etienne après bien des atermoiements, est devenue un symbole de reconversion et d’attractivité, la clé d’une stratégie territoriale plus globale. Et, sous l’impulsion de son nouveau directeur, Ludovic Noël, elle s’est davantage ouverte aux entreprises. Depuis 2010, cinq cent d’entre elles ont ainsi été sensibilisées au design, quarante ont été accompagnées dans un projet, en particulier dans le cadre du Laboratoire d’usage des pratiques innovantes (Lupi).
C’est le cas de Thales Angénieux pour son système de captation d’images 3D. Le Lupi a contribué à modifier l’enveloppe de ce nouveau matériel et à simplifier son câblage et son raccordement pour mieux répondre aux attentes des usagers.
D’autres entreprises de la Loire, à l’origine d’un dispositif mécanique fixé au sol qui permet d’installer et de démonter facilement des objets urbains (banc, table, panneau d’information), sont elles aussi passées par le filtre du Lupi, au terme duquel leur projet de Plug (plot de liaison à usage général) a été amendé. Présenté au Salon des maires à Paris, ce produit a suscité la curiosité de nombreuses collectivités qui pensent l’intégrer dans leur prochain marché public de mobilier urbain. Il s’agit désormais de créer toute une filière autour d’une gamme d’objets susceptibles d’utiliser ce plot et de mobiliser les entreprises (mécanique, tôlerie, de traitement de surface…) capables de les fabriquer.
Ces liens renforcés avec les PME valent aujourd’hui à la Cité du design d’être reconnue comme pôle national de référence par les ministères du redressement productif et de la culture. Elle a aussi été missionnée par la Direction générale de la compétitivité et des services (DGCIS) pour organiser, en 2014, un “meetic du design” entre donneurs d’ordre et designers, dans la lignée de la deuxième convention d’affaires nationale organisée à Saint-Etienne, les 14 et 15 novembre, qui propose des tables rondes sur le design au service de la compétitivité des entreprises.
Avec le design, inscrit dans les gènes de son industrie dès le XIXème siècle, Saint-Etienne a peut-être trouvé un nouveau credo. Ainsi que le déclarait son maire Maurice Vincent à Pékin : “Nous utilisons le design comme un catalyseur afin de créer une nouvelle dynamique basée sur la créativité et l’imagination”. A condition que cette assertion ne reste pas qu’un discours et se traduise en réalisations plus tangibles dans la cité.
Vincent Charbonnier
Photo : Le dispositif "Plug" permet d'installer et de démonter facilement des objets urbains.
Bref Rhône-Alpes n° 2138 du 13/11/2013
Pour en savoir plus sur Bref Rhône-Alpes et ses autres supports.