Simon Gazikian, directeur général d’Amiral Technologies, a plus de 30 ans d’expérience à des postes commerciaux, opérationnels et exécutifs pour des sociétés de logiciels en Europe et aux États-Unis.
Amiral
Dans l'univers de la maintenance prédictive, la société grenobloise Amiral Technologies est un OVNI. Sa technologie, qui prend le contrepied des logiciels existant, a déjà séduit de grands groupes.
Dans l’industrie, la maintenance prédictive est traditionnellement basée sur l’analyse d’un jeu de données historiques comprenant des pannes. « Le problème, c’est que les équipements sont de plus en plus fiables donc il y a peu de pannes et de cas à analyser », explique Simon Gazikian, directeur général d’Amiral Technologie. Cette société a été créée il y a quelques années par deux docteurs, Mazen Alamir et Katia Hilal, sur la base de recherches du laboratoire CNRS GIPSA-Lab de Grenoble. L’innovation permet ici de prendre le contrepied de la méthode traditionnelle et de scruter la normalité pour la définir et produire un modèle prédictif. C’est une prédiction de pannes dite « en mode aveugle ». « Nous avons inventé une méthode pour que tout cela soit rapide, précis, agnostique (N.D.L.R., sans avoir les paramètres des appareils) », se félicite Simon Gazikian qui ajoute que le dispositif est « no code », permettant son utilisation par une équipe métier et pas seulement par des scientifiques.
Améliorer les performances de machine learning
L’outil « qui doit se voir comme une assurance » - puisque les pannes sont rares - n’est pas tant développé pour les chaînes de fabrication que pour les équipements opérationnels critiques. Pour autant, il ne s’agit pas encore d’un logiciel embarqué. « Il tourne pour l’instant sur des PC chez les clients », précise le directeur général d’Amiral Technologies. Car le dispositif ne capte pas lui – même les données issues des objets connectés. Il les récupère sur une base et les transforme en « caractéristiques discriminantes ». « C’est quelque chose qui est difficile à faire, expose Simon Gazikian. C’est là que nous concentrons notre savoir-faire. La méthode permet en aval d’améliorer les performances de machine learning. » Amiral Technologies a choisi de se concentrer sur les secteurs de l’énergie et des transports. Ses clients s’appellent Airbus Helicopters, Thalès, Schneider Electric, Mersen, Staübli, Valéo ou DPIA Colaert.
Il y a un an, Amiral a levé 2,8 millions d’euros. « Depuis, l’effectif est passé de six à vingt personnes », commente le directeur qui voit un potentiel énorme dans sa technologie. Une nouvelle levée de fonds est prévue dans 18 mois. Elle permettra peut-être un développement international.
Cet article a été publié dans le numéro 2508 de Bref Eco.