« Nous tenons le calendrier, le chantier sera livré comme prévu », martèle Olivier Bianchi, maire et président de la Métropole.
Geneviève Colonna d'Istria
Trois ans après son lancement, le projet de refonte des transports urbains de la métropole clermontoise sera livré dans les délais. Un soulagement pour les habitants comme pour les décideurs.
Depuis quelques jours, le chronomètre défile place Ballainvilliers sur un écran géant. La mise en service du nouveau réseau InspiRe est prévue pour le 20 décembre 2025. Après trois ans de chantiers titanesques qui auront coûté 325 millions d'euros, les habitants s’apprêtent à entrer dans une nouvelle ère. « Nous tenons le calendrier, le chantier sera livré comme prévu », martèle Olivier Bianchi, maire et président de la Métropole. « Il reste deux mois de travail. Mais la fin est là. Oui, les gens ont râlé, mais ils comprendront vite que c’était nécessaire ».
Dernière ligne droite
Au pic du chantier, près de 1 000 ouvriers travaillaient chaque jour pour remodeler voiries et carrefours. « Les tronçons principaux seront livrés fin septembre, puis viendront les finitions. Dès octobre, les tram-bus circuleront à blanc sur les lignes B et C. Le 20 décembre, tout doit fonctionner de 5 heures à une heure, avec une fréquence de 5 à 8 minutes », explique Guillaume Astaix, directeur maîtrise d’ouvrage au SMTC.
D’ici fin novembre, la Métropole aura bouclé les secteurs encore sous travaux : République, Libération, Foch, Joffre, mais aussi l’avenue Jean-Jaurès à Aulnat. Dans le même temps, une vaste campagne de plantations reprendra. « Au total, ce sont 3 000 arbres qui seront installés d’ici 2026, pour créer des îlots de fraîcheur et apaiser l’espace urbain », précise la Métropole.
Les stars de décembre
Sur route, les bus LightTram 19 Plug continuent leurs essais à blanc. Silencieux, 100 % électrique, capable de se recharger en quelques minutes par pantographe sur des bornes de 600 kW, ce tram-bus géant est très attendu. « Clermont-Ferrand devient une vitrine européenne. En France, seule Nantes dispose d’un tel système », insiste Alex Naef, Pdg du constructeur suisse Hess. Les premiers véhicules seront mis en circulation en décembre, mais il faudra attendre mars 2026 pour voir rouler les 40 unités de la flotte. « Nos ateliers tournent à plein régime, mais le conflit en Ukraine a retardé certaines livraisons de pièces », reconnaît Alex Naef.
Un nouveau centre névralgique
À Cournon-d’Auvergne, le nouveau centre T2C (Transports en Commun de Clermont) Ginette Magnier incarne la bascule industrielle du réseau. « Un site unique en France », se félicite Richard Peyrin, directeur général de T2C. Ce campus de 7 hectares regroupera bientôt siège social, atelier pour 190 bus, zones de lavage, stationnement, mais aussi une centrale photovoltaïque de 18 000 m². Plus de 530 agents y prendront leurs quartiers d’ici l’automne.
« L’offre et la technologie sont exceptionnelles », poursuit Peyrin. « De nouveaux outils d’information voyageurs, une supervision centralisée, des applis capables de recalculer un trajet en temps réel. C’est un grand bond en avant », assure-t-il.