Permettre aux agriculteurs de s’améliorer grâce à leurs confrères. C’est l’idée mise en place par les trois fondateurs de Farmleap, Anaël Bibard, Maxime Rigo et Yannick Pages.
Leur réflexion s’est fondée sur des données démontrant que des agriculteurs disposant d’une superficie supérieure pour leur exploitation dégageaient moins de revenus disponibles par personne et par an que certains de leurs homologues qui travaillent pourtant les mêmes types de produit. Pour pallier ce problème, Farmleap utilise la donnée dans un secteur où, contrairement aux idées reçues, « 75 % des agriculteurs utilisent des outils sur Internet quotidiennement pour leur travail », explique Anaël Bibard, le président de Farmleap.
L’entreprise créée en 2016 a donc lancé en janvier 2018 une plateforme d’intelligence collective permettant aux différents exploitants de comparer leurs méthodes de travail afin de pouvoir les optimiser : « L’idée est vraiment de pouvoir tout analyser. De la date des semis au nombre de machines utilisées, de pouvoir comparer le rendement, le prix d’équilibre, mais aussi de pouvoir prévenir un collègue lorsqu’une maladie se propage sur une parcelle », détaille-t-il. Le tout avec une interface très visuelle pour simplifier le travail.
Des avantages pour tous
Pour rassurer ses clients, Farmleap a mis en place un comité d’éthique indépendant constitué de cinq experts « qui peut nous demander l’accès à nos grands livres et qui contrôle ce que deviennent les données », poursuit Anaël Bibard. L’entreprise a également choisi de former en présentiel ses clients. La plateforme compte 200 abonnés, qu’ils soient agriculteur seul, un groupe d’agriculteurs comme une coopérative, ou des industriels. Farmleap compte notamment l’enseigne McDonald’s parmi ses clients partenaires, mais également des clients à l’étranger, comme en Roumanie, « où un comité d’éthique est en cours de formation » confie Anaël Bibard.
L’entreprise de quatre personnes, qui a pour objectif d’atteindre les 800 abonnements en 2019, et 80.000 euros de chiffre d’affaires, est également la cofondatrice d’une association. Dénommée #Cofarming, elle a notamment pour but de sensibiliser les acteurs du monde agricole à l’intérêt du partage de leurs données.
Cet article a été publié dans le numéro 2355 de Bref Eco.