Pour André Ferrari, le potentiel de Tenor est énorme « car l’EDI est encore loin d’être généralisé ».
Spécialiste de l'échange de données informatiques (EDI) entre grandes entreprises, notamment dans la grande distribution et l’automobile, Tenor a connu en 2019 une croissance fulgurante.
André Ferrari, le patron de Tenor (ex-directeur de Cegid industrie), entrevoit pour son entreprise la possibilité d’atteindre dans quelques années les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2019, elle a connu une progression de 45 % réalisée pour moitié via la croissance organique et pour l’autre moitié grâce au rachat d’un logiciel d’échange interapplicatif. « C’est un métier proche du nôtre », commente André Ferrari qui a racheté Tenor en 2010 alors que son activité n’était que de 900.000 euros. A l’époque, Tenor était une société parisienne de huit personnes. L’entrepreneur a créé une agence à Lyon qui est devenue l’entité principale. Elle a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de 5,5 millions d'euros. Et avec un effectif qui atteint maintenant 75 personnes, elle a dû déménager de Corbas pour intégrer 1.500 m² à Oullins.
La valeur ajoutée : le traitement des erreurs
Son métier est invisible pour le grand public. Il s’agit d’échange de données informatiques (EDI) entre grandes entreprises, essentiellement à l’international (2.000 des 2.200 clients sont à l’étranger). Concrètement, l’EDI permet aux ERP d’un donneur d’ordres et d’un fournisseur de s’interconnecter. Ces données transitent dans des serveurs sur lesquels les équipes de Tenor vont travailler, le modèle économique reposant sur une facturation de quelques centimes pour chaque message. « Sur une journée, nous traitons environ 40.000 messages dans lesquels il y a en moyenne 400 erreurs qui nécessitent une intervention humaine. » La valeur ajoutée de Tenor est là : prendre en compte ces erreurs en moins de deux heures et, ce, 24 heures sur 24. « Ce traitement est crucial car une erreur dans la commande peut bloquer le système et immobiliser un camion de livraison, ce qui aura pour conséquence d’interrompre une chaîne ! », détaille André Ferrari qui travaille notamment pour la grande distribution et l’automobile.
Une nouvelle activité prometteuse
Tenor développe parallèlement une nouvelle activité : l’aide au déploiement d’EDI. « Les entreprises ont beaucoup de travail pour inciter leurs fournisseurs à passer en EDI. » PSA a par exemple confié cette tâche à Tenor et l’activité s’est significativement développée en 2019 car le groupe a racheté Opel, ce qui nécessite une migration massive (2.000 fournisseurs) et donnera du travail à vingt personnes pendant deux ans !
Cet article a été publié dans le numéro 2402 de Bref Eco.