La gare de Montluçon
JFB
Le conseil métropolitain du lundi 23 janvier a validé l’entrée de la Métropole de Lyon au capital de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (Scic) Railcoop, pour un montant de 80 000 euros. De son côté, la Ville de Lyon abonde à hauteur de 20 000 euros.
Détenteur de tous les documents administratifs (licence d’opérateur ferroviaire, certificat de sécurité, saisine de l’Autorité de Régulation des Transports…), Railcoop se démène pour muscler ses fonds propres afin de faciliter son accès à l’emprunt et disposer des moyens nécessaires, estimés à 43 millions d’euros, pour le démarrage de ses activités voyageurs sur Bordeaux-Lyon.
Basée à Figeac (Lot), la coopérative opère déjà, depuis novembre 2021, dans le transport de fret par voie ferrée entre Capdenac et Toulouse. En ce début d’année 2023, elle compte plus de 13 600 sociétaires de tous horizons (personnes physiques et morales, collectivités…) et dont le bassin rhodanien est l’un des gisements les plus importants. Elle a réuni un capital social de plus de 5,5 millions d’euros. Parallèlement, ce sont plus de 250 000 euros qui viennent d’être levés depuis la plateforme Lita.co. De même, Mutuelle Entrain Self Assurance vient de renforcer son partenariat en investissant 200 000 euros en titres participatifs.
Une ligne province-province qui séduit
C’est le développement de lignes province-province, en rupture avec la stratégie centralisatrice de la SNCF, qui a séduit les élus lyonnais, aucun train Bordeaux-Lyon ne fonctionnant depuis 2013. Le développement du binôme vélo-train est aussi apprécié.
Alors que seules subsistent, sous le régime TER assuré par les Régions, les liaisons Bordeaux-Montluçon d'une part, et Montluçon-Clermont-Ferrand d'autre part, la desserte envisagée entre Lyon et Bordeaux prévoit quatre gares intermédiaires supplémentaires en Auvergne-Rhône-Alpes : Roanne, Saint-Germain-des-Fossés, Gannat et Montluçon, pour deux allers-retours quotidiens.
Pas de date annoncée
Reportée à deux reprises, une nouvelle date d'ouverture de la ligne n’est pas à l’ordre du jour. Nicolas Debaisieux, directeur général de Railcoop, ne souhaite plus s’engager sans avoir la certitude de disposer des moyens financiers suffisants. Tout comme la Nouvelle Aquitaine, la Région Auvergne Rhône-Alpes a été sollicitée pour garantir une partie des emprunts, un peu à la façon des Prêts Garantis par l’État initiés lors de la crise sanitaire.