Aéroport Saint-Exupéry (photo d'archives).
Sans surprise, le bilan de l’année 2020 livré par l’Union des Aéroports de France (UAF) témoigne du séisme que le transport aérien subit depuis un an. Les aéroports régionaux sont largement touchés.
Depuis un an, le trafic aérien de passagers subit de plein fouet la crise sanitaire. En France, sur l’exercice 2020, le trafic est passé de 214 262 167 à 70 045 572 passagers, soit une baisse de 67,3 %. Au niveau européen, les chiffres sont similaires, avec une baisse moyenne de 70,4 %. Ce sont les pays qui ont une part importante de trafic domestique qui « résistent » le mieux.
69,7 % de baisse pour Lyon Saint-Exupéry
En France, tous les aéroports sont touchés. Idem en Auvergne Rhône-Alpes. À la quatrième place des aéroports nationaux, le trafic de Lyon Saint-Exupéry accuse une baisse de 69,7 %. À la 26e place, celui de Clermont-Ferrand Auvergne chute de 73,3 %, tandis que les aéroports « de montagne » s’en tirent mieux : à la 20e place, Grenoble-Isère voit son trafic baisser de 32,5 % et celui de Chambéry-Savoie Mont Blanc de 48,4 %.
Mise en garde sur l’avenir des territoires
Ces résultats sont présentés au moment où se discute la loi « Climat et Résilience », avec en particulier un article 37 qui encadre sévèrement le transport aérien. Et alors qu’il n’existe encore, un an après de début de la pandémie, aucune visibilité sur la situation sanitaire mondiale.
Dans ces conditions, l’UAF met en garde les autorités politiques contre le risque de « déconnectivité » des territoires. Celle-ci est mesurée par le nombre de relations offertes depuis un aéroport, soit directes, soit indirectes (via un hub). Or, selon l’UAF, 10 % de connectivité en plus ou en moins équivaut à 0,5 % de PIB local. « La France est le seul pays au monde à se tirer une balle dans le pied en bridant son transport aérien et en sacrifiant la connectivité de ses territoires », réagit Thomas Juin, président de l’UAF.