En un an, la pratique du vélo dans la Métropole de Lyon a progressé de 21 %.
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Françoise Rossignol, présidente du Club « Vélos & Territoires Cyclables et Marchables » jubile en annonçant les chiffres nationaux de fréquentation du vélo en 2021 : « en un an, le nombre des passages à vélo a augmenté en moyenne de 28 % sur l’ensemble du territoire, de 30 % en milieu urbain, de 20 % dans le périurbain et même de 14 % en milieu rural ». Pourtant, il existe encore des freins !
Le Club « Vélos & Territoires Cyclables » (dont Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole de Lyon est vice-président) est devenu récemment Club « Vélos & Territoires Cyclables et Marchables ». En ajoutant la marche à pied à son champ d'intervention, l'association souhaite accélérer encore l’utilisation des modes actifs, en particulier en concentrant ses efforts sur l’espace public. « Celui-ci s’est construit autour de la voiture. Les transports en commun trouvent difficilement leur place et le reste, c’est pour les vélos et les piétons. Il est temps d’inverser la hiérarchie », avertit Françoise Rossignol. Selon l’Insee, 41 % des trajets en voiture font moins de 5 km, ce qui laisse de la marge de progression aux mobilités actives. Pour les favoriser, Françoise Rossignol estime qu'il convient de sécuriser ces déplacements. « Le choix des 30 km/h en ville doit être la norme et le 50 km/h l’exception, une solution plus efficace qu’une obligation du port du casque ». Une option qui entre d'ailleurs en vigueur à Lyon dès le 30 mars.
Lyon dans le premier peloton des villes cyclables
Comme ailleurs, en 2021, la pratique du vélo a explosé sur le territoire de la Métropole de Lyon, avec une hausse de 21 % en un an, de 36 % par rapport à 2019. 2021, s’est aussi concrétisée par un record absolu d’utilisation du service Vélo’v avec plus de 9 millions de locations sur l’ensemble de l’année. Des scores qui valident la politique métropolitaine en faveur des lignes des Voies Lyonnaises (ex-réseau express vélo) et lui permettent d’envisager avec confiance son objectif de multiplier par trois les déplacements vélo d’ici la fin du mandat.
Faire profiter de cet engouement l'économie de la filière
Pourtant, cet engouement ne s’accompagne pas d'un essor économique proportionnel du secteur. Ce dernier, après avoir perdu savoir-faire et brevets, est devenu dépendant du continent asiatique et s'est heurté à des difficultés d’approvisionnement. C’est pour cela que le Premier ministre a confié une mission parlementaire au député Guillaume Gouffier Cha. Celui-ci va lui remettre sa copie à la fin du mois. « Nous devons réunir l’ensemble des acteurs de la filière de l’industrie, des infrastructures, du tourisme, des services, du sport et des loisirs » annonce-t-il d’ores et déjà. L'enjeu est d'importance car il est prévu que la part de marché du vélo dans les déplacements passe en France de 3 % à 9 % en 2024, puis à 12 % ensuite. Encore loin des Hollandais (33 %) ou des Allemands (13 %). « Le vélo est une réponse au dérèglement climatique, au fléau de la sédentarité et il est favorable au pouvoir d’achat des français », argumente Françoise Rossignol.