Léman Express en gare d'Evian-les-Bains
Inauguré en décembre 2019, le « Léman Express », premier RER transfrontalier, a bouclé dans la douleur sa première année d’exploitation. Mario Werren, directeur général de « Lémanis SA », se montre cependant raisonnablement optimiste pour l’avenir.
Déjà, l’ouverture du service du « Léman Express » s’était déroulée au moment de la plus longue grève de l’histoire de la SNCF. Puis il a dû affronter la crise sanitaire. « À ce moment, c’est-à-dire en février 2020, nous étions arrivés sur un trafic quotidien de 45.000 voyageurs par jour, à comparer avec l’objectif initial de 50.000 passagers » se rappelle Mario Werren. Puis, au printemps, avec le confinement total du côté français, la fréquentation n’a été que de 5 % par rapport à la période précédente. La reprise du trafic a ensuite été progressive durant l’été, autour des 30.000 voyageurs par jour à fin août, avant de redescendre depuis le début de la deuxième vague de l‘épidémie. « Nous observons cependant que, sur la partie transfrontalière la fréquentation reste constante et à un bon niveau » analyse Mario Werren.
La crise sanitaire va impacter l’équilibre financier
La société « Lémanis SA », créée en mars 2017 par les deux compagnies nationales suisse et française, CFF (60 %) et SNCF (40 %), est une société anonyme suisse de statut privé. Elle a en charge la coordination, le marketing, la relation-client et la communication du « Léman Express », pour le compte des deux sociétés actionnaires qui assurent, elles, la production et la distribution du service. Elle n’a donc pas le statut d’opérateur ferroviaire. « Nous ne communiquons pas de chiffres mais il faut savoir que l’exploitation du « Léman Express » est financée pour un tiers par les recettes du trafic et pour les deux tiers par les dotations des pouvoirs publics. Il est certain que la baisse profonde de la fréquentation pour cette première année va impacter fortement cet équilibre », confirme Mario Werren, alors que l’investissement du « Léman Express » dans sa globalité s’est situé autour de 2,5 milliards d’euros.
Un élargissement du périmètre à l’étude
« Nous nous tenons prêts pour un retour de l’offre à la normale dans le courant du mois d’avril », avertit Mario Werren. Et, au-delà, l’offre est appelée à s’étoffer. Du côté français, la modernisation de la ligne entre La Roche-sur-Foron et Saint-Gervais-les-Bains doit générer une amélioration de la qualité de service. Il est aussi question d’étendre le « Léman Express » jusqu’à Culoz. Un élargissement de ce réseau donc qui compte à ce jour six lignes, (cinq lignes internationales plus une ligne suisse), qui desservent 45 gares dans les deux pays réparties sur 230 kilomètres. « Avec aussi une extension de l’amplitude en soirée pour les voyageurs pendulaires en horaires décalés, nous sommes confiants pour dépasser les 50.000 voyageurs quotidiens, car tout élargissement de l’offre induit mécaniquement une demande supplémentaire », positive Mario Werren.