Velo'v, Navly, Citiz et Yea! : les fers de lance de l'innovation lyonnaise en matière de mobilité urbaine.
A.R.
Il y a dix ans, prenant le relais d’une association qui possédait quatre véhicules, Lyon Parc Auto prenait à bras-le-corps la question de l’autopartage avec la marque Auto’lib, devenue ensuite Citiz. Un mouvement qui ne s'est pas arrêté depuis.
Le cap des 100 voitures était franchi dès 2012. En 2017, LPA allait plus loin en lançant Yea !, une offre en free floating, n’imposant pas un retour à la base de départ mais permettant de déposer la voiture n’importe où : « Ce service a très vite trouvé sa place, plus vite que prévu », explique Louis Pelaez, Pdg de LPA. « Yea ! a trouvé un public plus jeune qui a redécouvert ensuite l’offre Citiz. » Yea ! est passé cette année de 100 à 150 véhicules, portant le nombre de voitures en autopartage à 257 avec 3.700 utilisateurs réguliers.
Citiz va gagner de l'argent pour la première fois cette année
L’activité a généré en 2017 un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros avec dix personnes à plein temps (plus les services support). Au-delà du succès populaire, Louis Pelaez n’est pas peu fier d’annoncer que pour la première fois cette année, Citiz va gagner de l’argent. « On s’est souvent demandé s’il fallait continuer à perdre de l’argent, mais j’ai toujours pensé qu’il fallait se donner les moyens de créer un nouveau modèle économique […] Une Sem comme la nôtre doit mettre de l’argent dans de telles expérimentations. »
Certains pensent que l’autopartage est une affaire de bobos alors que c’est un concept parfait pour les classes populaires
Pierre Hémon, conseiller métropolitain délégué aux mobilités actives, partage cet enthousiasme. « Tout cela va dans le sens du PDU et du Plan Climat. Chaque jour, 468.000 véhicules rentrent et circulent dans la Métropole. Parmi elles, 200.000 restent à Lyon et Villeurbanne : il y a donc encore un vrai potentiel pour développer l’autopartage ». Didier Vullierme, adjoint au maire de Villeurbanne (la station Citiz de Charpennes est l’une des plus utilisées) estime que pour transformer le potentiel en réalité, une prise de conscience sociale est nécessaire : « Certains pensent que l’autopartage est une affaire de bobos alors que c’est un concept parfait pour les classes populaires. Songez qu'une voiture personnelle coûte 5 à 10.000 euros par an ! »
Anticiper les aménagements
Le potentiel, LPA entend aussi aller le chercher : « Nous réfléchissons à de nouvelles implantations, à aller plus loin dans le territoire et à proposer de nouveaux services dans quelques mois », promet Louis Pelaez. L’avenir est également aux partenariats. Avec des aménageurs comme la Serl, pour anticiper la mise en place de l’autopartage ; mais aussi avec des promoteurs et même avec le Sytral sur les enjeux globaux de mobilité. Déjà, un ticket commun LPA/TCL a été mis en place au parking de la Cité internationale. Et les deux entités participent au projet Esprit. Enfin, une collaboration pourrait naître sur les parkings relais, qui demeurent vides la nuit : « Il nous faut trouver un opérateur », estime Fouzia Bouzerda, présidente du Sytral.