Selon David Kimelfeld, l'indemnité de résiliation du contrat n'empêche pas d'obtenir une rentabilité avant 2035.
Vinci concessions
Après avoir annoncé hier sa volonté de résilier le contrat de concession Rhônexpress, le président de la Métropole de Lyon David Kimelfeld est venu présenter, avec Gérard Claisse, son vice-président en charge des marchés publics, les raisons qui les ont poussés, avec le Sytral, à stopper les négociations entamées il y a 6 mois.
Gérard Claisse a présenté les trois points de blocages principaux qui ont poussé la Métropole à faire cette demande de résiliation. « C'était une arme de dissuasion, mais quand les résultats ne sont pas là, il faut aller jusqu'au bout », a appuyé le président de la Métropole. Les négociations ont été réalisées « en front uni avec le Sytral et Fouziya Bouzerda sa présidente » a précisé Gérard Claisse.
Une ficelle un peu trop grosse
Le premier point de friction concernait le rééquilibrage économique du contrat. Celui-ci offrait une rentabilité « excessive », selon Gérard Claisse, de plus de 10 % pour Rhônexpress sur les 30 ans du contrat. La Métropole et le Sytral ont alors demandé une clause de partage des bénéfices mais les chiffres présentés par Rhônexpress, notamment sur les prévisions du trafic, ont été jugés « très en retrait par rapport à la réalité, qui est une croissance du trafic de 6 % par an entre 2013 et 2018 », et les propositions faites auraient permis au consortium et à son mandataire Vinci de retrouver rapidement la rentabilité évoquée plus haut. « Une ficelle un peu trop grosse qui ne nous aurait pas permis de rééquilibrer le contrat », termine Gérard Claisse.
Des baisses de 20 à 25 % du prix
Le second point de friction concernait les efforts financiers concernant les tarifs. Si Rhônexpress avait proposé des baisses de 15 % en moyenne sur le prix du ticket (comme révélé par nos confrères de La Tribune Auvergne-Rhône-Alpes), ces efforts étaient proposés sur les marges de l'exploitant, CFTA, et non pas celles de Rhônexpress lui-même. Selon David Kimelfeld, la Métropole sera capable de proposer des baisses de tarif allant « entre 20 et 25 % ». Ces changements devraient prendre effet lors du second trimestre 2020.
Enfin, le troisième point concernait les temps de parcours sur les tronçons communs avec le tram T3 avec une clause et des pénalités que la collectivité jugeait trop favorable à Rhônexpress.
Conseil exceptionnel du Sytral en janvier
Le Sytral a « pris acte » de la demande de résiliation du contrat par la Métropole. Le syndicat a indiqué dans un communiqué qu'il « fera examiner les conséquences exhaustives qui en découlent sur les plans juridique, financier et d'exploitation ». Tous ces points seront présentés lors d'un comité syndical extraordinaire en janvier, lors duquel aura lieu le vote de la résiliation ou pas du contrat.
Si la résiliation est votée, elle deviendra effective 8 mois après. Celle-ci aura un coût, estimé par la Chambre régionale des comptes à près de 108 millions d'euros. David Kimelfeld estime que ce montant n'empêche pas d'obtenir une rentabilité avant 2035. « Ce n'est pas un coût, c'est un investissement pour nous », et Gérard Claisse d'ajouter « pour 1 euro dans la résiliation, il y aura 2 euros de recettes pour le Sytral. »