Au port de Lille, Isabelle Delon et Thierry Guimbaud.
JFB
Dans l’ambitieux objectif de la transition énergétique et du doublement de la part de marché du fret ferroviaire, d’ici à 2030, SNCF Réseau vient de signer au port de Lille, un accord national avec Voies Navigables de France (VNF). Celui-ci sera prochainement décliné par une convention territoriale opérationnelle en Auvergne-Rhône-Alpes pour l’axe Rhône-Saône.
Les deux gestionnaires d’infrastructures que sont SNCF Réseau et VNF, vont coordonner leurs actions pour affronter la prééminence du transport routier qui existe en France. Cet accord s’inscrit dans la suite de la Convention Citoyenne pour le Climat. Celle-ci l’a bien relevé : un convoi fluvial transporte jusqu’à l’équivalent de 200 camions en un seul voyage, consomme entre trois à quatre fois moins d’énergie et émet trois à cinq fois moins de CO2 que par la route. Et le fret ferroviaire émet près de 10 fois moins de carbone que le transport routier. Pourtant, la part de marché du ferroviaire se situe en France à environ 9 %. Celle du transport fluvial serait de 3 % en moyenne, selon les bassins fluviaux.
Le fluvial, c’est 3 % de part de marché sur l’axe Rhône-Saône
« Elle est de 30 % sur le Rhin, de 10 % sur la Seine, de 3 % sur l’axe Rhône-Saône », nuance Thierry Guimbaud, directeur général de VNF. Les deux modes disposent pourtant d’atouts : relier de grandes distances pour le fer et aller dans les centres-villes, pour le fluvial. Les deux sociétés nationales vont donc conjuguer leurs efforts, identifier les complémentarités (et sortir d’une concurrence parfois non opportune), coordonner les études de marché, assurer une promotion commune, pour s’adresser aux industriels, chargeurs, opérateurs, logisticiens… Cet accord s’inscrit aussi après l’annonce du plan de relance du ferroviaire doté de 4,8 milliards d’euros. « Sur ce montant, 1 milliard d’euros sera consacré au fret, la moitié venant de l’Etat et la moitié des collectivités », précise Isabelle Delon, directrice générale adjointe de SNCF Réseau.
La déclinaison régionale concernant l’axe Rhône-Saône, en Auvergne-Rhône-Alpes, n’en sera pas l’une des moindres. Les autoroutes A6 et A7 figurent parmi les plus encombrées du territoire et les parcours de longues distances sont souvent assurés par des opérateurs étrangers.