Le premier service sera exploité sous le pont Morand mais rapidement, une autre expérience sera menée par d'autres opérateurs à partir du pont Wilson, ici et du pont Lafayette.
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Un appel à projets lancé par VNF et la CNR pour un service de logistique fluviale à Lyon a trouvé un premier lauréat. La société strasbourgeoise ULS opérera dès 2022 un service entre le port E. Herriot et le pont Morand.
Voies Navigables de France, la Compagnie Nationale du Rhône, la Ville de Lyon et la Métropole ont travaillé de concert pour écrire le cahier des charges de cet appel à projets lancé en juin. Leur objectif : trouver une solution pour fluidifier la logistique du dernier kilomètre dans la ville, réduire la pollution et les embouteillages en mettant à profit le fleuve.
Un transporteur a ainsi été désigné pour l’exploitation du premier site, situé sur les quais du pont Morand sur le Rhône. Il s’agit d’une société de Strasbourg, Urban Logistic Solutions, qui propose déjà un service similaire depuis 2019 dans cette ville. ULS a signé un contrat avec la CNR pour louer une parcelle du port Edouard Herriot sur laquelle elle va construire un entrepôt, « probablement une construction modulaire au départ pour aller plus vite », précise Pierre Meffre, directeur de la valorisation portuaire et des missions d'intérêt général. « Il pourra éventuellement être connecté au futur hôtel de logistique urbaine », explique-t-il encore.
10 vélos cargos
Cet entrepôt recevra la marchandise qui sera déposée sur un bateau chargé de l’emporter sur les quais du pont Morand. ULS a signé un autre contrat avec VNF pour utiliser, moyennant redevance, l’espace public que constituent les berges de la rive droite du fleuve. À cet endroit, une grue déchargera les marchandises qui seront expédiées à leurs destinataires grâce à une dizaine de vélos cargo à assistance électrique.
ULS investirait environ 2,5 millions d’euros sur le port et encore 2,5 millions d’euros sur le quai. Son bateau – 20 mètres de long motorisé au gazole mais qui devrait passer à l’électrique d’ici quelques années – pourra dans un premier temps transporter 40 tonnes de marchandises par jour, 6 jours sur 7.
Deux autres services attribués avant fin 2021
Les premiers destinataires seront a priori les professionnels de la Presqu’île de Lyon : artisans, commerçants et restaurateurs. Mais, souligne Cécile Avezard, directrice territoriale Rhône-Saône de VNF, « tout dépendra des clients que le transporteur apportera ». Rien ne lui interdit de travailler avec des clients qui vendent aux particuliers. La finalité est de toute façon de généraliser autant que faire se peut cette livraison d’un nouveau genre. Car, précise encore Cécile Avezard, d’autres services seront attribués d’ici la fin de l’année au pied des ponts Wilson et Lafayette. Puis, pourquoi pas, sur la Saône.
Pour favoriser cette nouvelle pratique, Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon chargé des déplacements, des intermodalités et de la logistique urbaine, indique que la collectivité réfléchit à restreindre les possibilités horaires de livraison par véhicule thermique. Il précise que les opérateurs optimiseront le service via une « logistique reverse », c'est-à-dire qu’ils devraient proposer de reprendre des emballages et déchets afin de ne pas faire le voyage retour à vide.