SPI (75 M€ de chiffre d’affaires et 500 salariés) gérera prochainement deux nouveaux sites logistiques en région lyonnaise.
Certains diront que c’est dans les gènes ; on ne s’égarera pas sur ce terrain. Une chose est sûre : en prenant la tête de SPI, Victor Emmanuel Vieilly n’échappera pas à la référence paternelle.
Au même âge (35 ans), son Grenoblois de père, Gilles, quittait le commissariat aux comptes pour lancer Acto qui allait devenir en quelques années un groupe multi-activités, prenant à partir de 1991 le nom d’Abcia. Parallèlement, Victor Emmanuel était à l’initiative de la création de Phoenix, une holding destinée à redresser des entreprises industrielles en difficultés. Les deux entités fusionneront en 2014 pour devenir Aryes. Toujours détenue par des entrepreneurs, Aryes coiffe aujourd’hui 22 filiales (Stamp, Saphyr, Rep International…), le tout représentant près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires.
ll voulait non pas « vendre » sa société mais la « transmettre »
Rigueur dans l’organisation et la gestion, analyses pointues des métiers et des marchés : Aryes fut une bonne école pour Victor Emmanuel Vieilly… qui a pourtant fini par se retirer en 2017, désireux de voler de ses propres ailes. Il lui aura fallu quelques mois pour trouver l’aventure entrepreneuriale dans laquelle il va désormais s’investir en leader. Il vient de prendre le contrôle et la direction générale du groupe SPI, spécialisé dans le conditionnement industriel et la logistique, et dont le fondateur Philippe Illiano (55 ans), qui conserve une partie du capital, l’accompagnera quelque temps. « Il voulait non pas « vendre » sa société mais la « transmettre », ce qui est très différent dans son esprit ; il restera le temps qu’il voudra car nous prenons plaisir à travailler ensemble et il est un gage de succès de cette transmission », explique le nouvel homme fort de SPI qui en prendra la présidence dès cette année. Son arrivée au capital (avec Philippe Illiano, ils en détiennent 75 %), qui voit aussi l’entrée du fonds lyonnais Capelia (12 %), a été accompagnée de celle d’une vingtaine de cadres de la société. Garantie d’une certaine stabilité dans le management.
Copacking, comanufacturing et gestion d'entrepôts logistiques
D’abord tournée vers des activités de copacking et comanufacturing, SPI a su profiter de l’externalisation de la supply chain des grands groupes devenus des clients (Ferrero, Haribo, Mondelez, Nestlé, Procter & Gamble…). Pour eux, ses dix sites (dont six en Rhône-Alpes), fortement automatisés, mettent des produits en sachets ou en boîtes, emballent et suremballent des articles divers sur des lignes dont certaines sont conçues spécifiquement par son bureau d’études.
La gestion d’entrepôts logistiques est apparue dans le sillage de cette fonction industrielle. Prochainement seront ainsi ouverts deux nouveaux sites en région lyonnaise : l’un pour Intermarché (15.000 m2), l’autre pour Paredes (20.000 m2). « Jusqu’à présent, nous ne sommes présents qu’en France. Mais nous visons désormais l’international. Nous en avons les compétences et les moyens », affirme Victor Emmanuel Vieilly. Tout compte fait, c’est peut-être bien une histoire de gènes.
Cet article a été publié dans le numéro 2358 de Bref Eco.