André Bonnavion devant l’un des quatre composants d’Ether, sculpture de 25 mètres de hauteur qui prendra place sur l’île Seguin.
D.Martin
Vingt ans après la reprise de l’entreprise créée en 1972 par leur père à Firminy, Hubert et André Bonnavion mettent les compétences de leur société métallurgique au service d’une réalisation artistique d’envergure : la sculpture Ether, en acier et inox, pèse 25 tonnes et mesure 25 mètres de hauteur. Elle sera installée, au printemps prochain, à Boulogne-Billancourt.
Cette œuvre monumentale, commandée par le département des Hauts-de-Seine à l’artiste japonais Kohei Nawa au terme d’un concours international, sera implantée sur la pointe aval de l’île Seguin. Matérialisant la chute d’une goutte d’eau, elle sera complétée par une application de réalité augmentée éducative.
La sculpture « symbolise la notion d’égalité figurant dans tout principe de gravité. L’équilibre des forces contraires permet à la nature de perdurer et agit de la même manière sur toute autre vie sur terre, nous rendant tous égaux », explique l’artiste qui enseigne à l’Université d’art et de design de Kyoto. L’œuvre résultera de l’assemblage de quatre éléments (pesant chacun jusqu’à 7,5 tonnes) en cours de fabrication depuis mars dans l’atelier de la vallée de l’Ondaine où l’artiste japonais est attendu le mois prochain.
Un millier de facettes en inox
Bonnavion Secure System effectue à cette occasion sa première incursion à grande échelle dans l’univers artistique. Plutôt habituée à mettre l’accent sur la fonctionnalité des pièces, elle se confronte ici aux exigences esthétiques de l’artiste désireux de mettre en évidence la forme géométrique de près d’un millier de facettes en inox qui habillent Ether. « Nous devons pour cela reconstituer le fil de l’arête de chacune d’elles par une opération de polissage », explique André Bonnavion.
L’entreprise ligérienne emploie 20 personnes et répond à des grands industriels pour la plupart, pour la gestion de projets faisant appel à ses compétences en chaudronnerie et mécanique. Sa forte culture du soudage de l’inox est mise au service de secteurs tels que le nucléaire, le pétrole sous-marin, l’aéronautique et le médical.
L’œuvre Ether représentera 10 % du chiffre d’affaires de l’entreprise ligérienne qui devrait dépasser les 3 millions d’euros sur l’année en cours, en progression de 20 % par rapport à 2021, nous a expliqué André Bonnavion qui préside, par ailleurs, le Pôle Formation Loire-Drôme-Ardèche de l’UIMM.
Cet article a été publié dans le numéro 2514 de Bref Eco.