Bruno Voland, président de l'UIMM Lyon.
Bruno Voland préside l’entreprise Tra-C Industrie, leader européen de la technologie de soudage par friction malaxage (FSW), et l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Lyon France. Il nous livre ses réflexions sur la crise liée à l’épidémie de coronavirus et ses répercussions chez les industriels.
Bref Eco : Comment gérez-vous cette crise dans votre entreprise ?
Bruno Voland : C’est compliqué ! Au sein de Tra-C Industrie, on a pris la décision d'arrêter la production. Parce que nos principaux clients sont fermés : Renault Trucks Defense (Arquus), Volvo, Airbus… Parce que notre supply chain est grippée. Cette décision est liée aussi à des raisons sanitaires.
On a préféré mettre tout le monde en chômage partiel. Beaucoup de salariés n’étaient pas sereins au travail. On va fermer deux semaines. On espère reprendre le 31 mars. Mais on télétravaille et on assure une permanence, un suivi des projets en cours.
Bref Eco : Y a-t-il un impact sur votre carnet de commandes ?
B.V. : Non. Il reste élevé. On n’a pas d’annulation de commandes.
Bref Eco : Comment cela se passe-t-il à l’UIMM ?
B.V. : On a fermé notre centre de formation. Tous les services non essentiels sont arrêtés. Beaucoup de nos collaborateurs sont en télétravail. Mais nos juristes sont sur le pont.
On a créé un groupe de discussion WhatsApp à destination de nos industriels adhérents. On leur apporte des conseils, on répond à leurs questions, à leurs inquiétudes. Il est très utilisé.
Bref Eco : Quelles sont les répercussions de cette crise dans les entreprises de la métallurgie ?
B.V. : Une grande partie est à l'arrêt. Certaines continuent quand elles peuvent le faire, sur des machines spéciales par exemple quand elles ont les composants nécessaires. Il n’y a pas de raison d’arrêter si on respecte les consignes sanitaires. Toutes les sociétés ont mis en place un dispositif de télétravail. L’essentiel est de protéger les personnes à risque.
S’il faut faire des heures supplémentaires, on les fera !
On espère rebondir après le 31 mars, que les gens reviendront plus sereins. S’il faut faire des heures supplémentaires, on les fera. La priorité est la santé et la sécurité de nos collaborateurs. Sur l’échelle de la vie d’une personne, d’une entreprise, quinze jours, qu’est-ce que c’est ?
Propos recueillis par Vincent Charbonnier