CMW vient de récupérer un contrat avec la SNCF pour des engrenages de haute précision que la société Rémy Barrère avait perdu il y a quelques années.
Spécialisée dans la fabrication d'engrenages, CMW a été constituée par rachats successifs d'ateliers. Elle a récemment remporté un contrat avec la SNCF qui conforte sa haute technicité.
En 2000, lorsqu’Arthur Le Goff arrive chez Itafran, une entreprise de négoce d’engrenages créée par son père en 1991, il décide de monter un atelier d’usinage. Pour aller plus vite, il décide de procéder par croissances externes et rachète successivement Sotame (Chassieu), Metale engrenages (Villeurbanne), TEM (Caluire), AEP (Chassieu) et plus récemment Rémy Barrère Gears (Saint-Étienne). L’ensemble est réuni à Corbas et prend le nom, en 2016, de CMW.
Sur 5.000 m², CMW emploie 45 personnes et réunit 240 machines pour fabriquer des engrenages pour l’aéronautique, le nucléaire, le ferroviaire ou encore le transport maritime. « Nous ne nous positionnons plus comme un sous-traitant mais comme un centre d’excellence afin de nous démarquer de la concurrence, explique Arthur Le Goff, c’est-à-dire que nous ne nous battons pas sur les prix mais sur la qualité et les délais. » La mayonnaise prend rapidement et le chiffre d’affaires dépasse les 6 millions d’euros en 2019. La crise marquera un coup d’arrêt (4,2 millions d'euros en 2020) mais Arthur Le Goff espère retrouver son volant d’affaires habituel dès 2022, toujours grâce à ses spécificités. Par exemple, CMW serait le seul groupe de France à proposer une gamme d’engrenages allant de 5 millimètres à 3 mètres de diamètre.
Technicité différenciante
Symbole de sa technicité, CMW vient de reprendre un marché d’engrenages de haute précision pour la SNCF, contrat qu’avait perdu la société Rémy Barrère il y a quelques années. « Compte tenu du niveau d’exigence de la SNCF, c’est une véritable victoire, d’autant que l’appel d’offres était européen », se félicite le dirigeant.
L’entreprise s’est aussi vue délivrer, en juin dernier, un diplôme de meilleur fournisseur par Safran qui fait partie de sa centaine de clients au même titre que l’allemand Man (moteurs diesel), l’américain Fairbanks (moteurs de bateaux) ou le chinois HHM (moteurs de bateaux également). CMW exporte d’ailleurs plus de 40 % de sa production hors d’Europe.
Pour rester compétitif et qualitatif, la mise à niveau des machines est indispensable. « Nous évoluons progressivement vers l’industrie 4.0 », explique Arthur Le Goff qui va aussi investir dans son bâtiment début 2022. « Nous faisons construire, pour 250.000 euros, une extension de 150 m² sur 14 mètres de haut, pour y installer un stockage vertical équivalent à 1.000 m². Sa capacité sera de 160 tonnes. »
Cet article a été publié dans le numéro 2469 de Bref Eco.