La nouvelle usine EcoTitanium utilise un four plasma.
DD
Avec l’inauguration officielle, ce vendredi 15 septembre à Saint-Georges-de-Mons (Puy-de-Dôme), d’un nouveau site industriel chargé de produire du titane de qualité aéronautique à base de matière recyclée, une filière titane intégrée voit le jour en France sous la houlette de l’industriel Aubert & Duval (groupe Eramet).
Le groupe métallurgiste Aubert & Duval se positionne parmi les leaders mondiaux des aciers haut de gamme, des alliages haute performance, du titane, de l’aluminium. Il fabrique des pièces qui sont utilisées par les industriels de l’aéronautique, de l’énergie, de la compétition automobile, du nucléaire ou du médical. C’est pour être moins dépendant des Etats-Unis et de la Russie dans ses approvisionnements en titane, une matière première très demandée, qu’il a décidé de structurer cette filière positionnée sur des marchés d’avenir et des activités stratégiques.
Titane forgé
Ainsi, en 2011, l’usine de la société UKAD était lancée pour fabriquer des pièces de titane forgées, à Saint-Georges-de-Mons déjà, à proximité du site industriel d’Aubert & Duval (Les Ancises). UKAD est une joint-venture créée par ce dernier et par le groupe kazakh UKTMP, un des leaders mondiaux de la fabrication d’éponge de titane à partir de ses exploitations minières.
Un investissement de 48 millions d'euros
Six ans plus tard, les partenaires s’associent à nouveau, cette fois dans la construction de l’usine d’une nouvelle société, EcoTitanium, à deux pas d’UKAD. Celle-ci vient d’être inaugurée, en présence d’une cohorte de politiques, de dirigeants et représentants de grandes entreprises (Airbus, Safran), venus souligner l’importance du dernier-né de la filière.
Ayant nécessité un investissement de 48 millions d’euros, EcoTitanium est la première usine européenne d’élaboration de titane de qualité aéronautique par recyclage de chutes et copeaux, lesquels sont collectés chez les industriels aéronautiques et leurs sous-traitants.
Le tour de table des actionnaires d’EcoTitanium est à la mesure du projet : auprès d’UKAD (43,5 %), on trouve aussi l’Etat (via l’Ademe ; 41,3 %) et le Crédit Agricole Centre France (15,2 %). EcoTitanium est soutenu aussi par d’autres institutions financières comme la BEI (prêt de 30 millions d’euros, garanti par le « plan Junker »), le Feder, le Commissariat général à l’égalité des territoires, l’Agence de l’eau Loire Bretagne, la Région et le Département.
Le procédé mis en œuvre, beaucoup moins consommateur que la filière classique, permettra d’éviter le rejet de 100.000 tonnes de CO2.