Bruno Le Maire a répondu par une fin de non-recevoir à la demande de nationalisation de l’entreprise Luxfer der Gerzat.
Véronique Feuerstein
C’est une nouvelle douche froide pour les salariés de Luxfer. Le ministre de l'Economie vient de refuser la nationalisation du site.
Face à la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, des médecins, des soignants s’inquiètent non seulement de la pénurie de médicaments, mais aussi du matériel médical. Les salariés de l’usine Luxfer de Gerzat, spécialisée dans la fabrication de bouteilles d’oxygène médical, réclamaient la réouverture et la nationalisation de leur usine. Ils étaient soutenus par des députés et des élus locaux, par France Asos Santé, une pétition circulant même sur les réseaux sociaux.
Ce jeudi 2 avril, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a répondu par une fin de non-recevoir à la demande de nationalisation de l’entreprise Luxfer. Il considère que ni les salariés, ni les machines ne sont disponibles pour reprendre l’activité interrompue depuis fin 2019, ce qui rend la production impossible. Le ministre a souligné qu’il travaillait à une solution à plus long terme si le besoin était confirmé.
Entre six et sept semaines pour produire
Des arguments que réfutent les salariés. Axel Peronczyk, délégué CGT du site, avait déclaré dans nos colonnes qu’il leur faudrait entre six et sept semaines pour produire la première bouteille d’oxygène. Le temps de se réapprovisionner en matières premières et de relancer les machines. Les salariés ne comprennent pas cette décision. Ils ne font que constater le besoin croissant de bouteilles d’oxygène.
C’est une priorité de santé publique
Les élus ne se démobilisent pas. André Chassaigne, député, a déclaré : « Notre pays risque d’être confronté à des difficultés d’approvisionnement en bouteilles d’oxygène, indispensables aux patients déficitaires respiratoires. Une situation exceptionnelle exige des moyens exceptionnels : la réquisition par l’Etat de l’entreprise Luxfer reste une exigence que nous renouvelons. C’est une priorité de santé publique ».