Dans le dernier atelier en activité de la défunte Sintertech à Pont-de-Claix (Isère), Poral développe et produit une gamme de filtres poreux, plats et tubulaires.
V.Riberolles
LPF, holding familiale de Laurent Pelissier, le président d’ECM Group, avait repris fin décembre 2019 deux actifs sous-exploités de la société Sintertech dont la liquidation avait été prononcée quelques jours plus tôt. En créant la société Poral, il faisait le pari de développer les fabrications de filtres poreux en métal fritté et de coussinets autolubrifiants.
La liquidation de la société Sintertech, spécialiste des pièces pour les moteurs diesel, n’a pas mis fin à l’activité de cette PME dont le siège social était basé historiquement à Pont-de-Claix, en bordure du pôle de la chimie. La société Poral créée par Laurent Pelissier avec comme actionnaire de référence sa holding familiale LPF, a donc repris deux activités sous-exploitées par Sintertech.
La première concerne la fabrication de coussinets autolubrifiants et de pièces de mécaniques automobile sous la marque Metafram, avec un atelier de 50 personnes à Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques. L’autre famille de produits, sous la marque Poral, concerne la production de filtres poreux en métal avec ce qui reste des ateliers de Sintertech à Pont-de-Claix, et une équipe d’une vingtaine de techniciens.
L’activité a été rééquilibrée en trois gammes
Le repreneur a déjà une bonne connaissance des mécanismes de reprise avec ECM Group, fabricant de fours à cémentation à Grenoble. « C’était la dernière société française à maîtriser la métallurgie des poudres. Je pensais qu’il était dommage que cette technologie disparaisse des compétences en France. »
Et pour mener à bien cette opération, il a nommé Denis Pugnet, un de ses hommes de confiance qui avait déjà assuré l’intégration de la société Serthel en 2015. L’activité a été rééquilibrée en trois tiers avec les filtres poreux, les coussinets autolubrifiés et les pièces mécaniques notamment pour l’automobile. « Nous sommes sur de plus petites séries basées sur la performance et la compétence, plutôt que sur le prix. Pour l’instant cela fonctionne », explique Laurent Pelissier.
Les investissements se multiplient
Poral a réussi le tour de force de bénéficier des aides du plan France Relance avec un plan d’investissement de 3 millions d’euros. Le soutien financier a été déterminant afin d’acquérir, pour Oloron, un four à cémentation, une ligne robotisée de chargement des fours et, à Pont-de-Claix, une imprimante 3D métal équipée de la technologie MBJ (Metal Binder Jetting) et un second four pour le frittage sous vide.
Poral semble être sur la bonne voie et devrait atteindre un chiffre d’affaires de 10,3 millions d’euros à la fin 2021.