Artisancloture.com s’adresse aux non bricoleurs.
Historiquement positionnés sur des marchés BtoB, la métallerie BCM et plus largement le groupe Global Metal Works font feu de tout bois pour passer cette crise. Une nouvelle activité est née : la fabrication de clôtures en alu, qui devrait devenir un métier pérenne.
Le premier confinement n’avait pas eu d’impact sur le groupe Global Metal Works. À l’issue de l’exercice 2019‑2020 (20 millions de chiffre d'affaires), en juin, l’activité de sa métallerie BCM (produits finis ou semi-finis pour le bâtiment et l’industrie) était égale à celle de l’année précédente, tandis que celle de son pôle luxe (fabrication de petits éléments comme les fermoirs de maroquinerie ou des clips de stylo pour Défiluxe ; polissage pour Kango, galvanoplastie pour SNTS) progressait de 22 %. Si cette bonne santé du luxe se confirme aujourd’hui, il n’en est plus de même pour la métallerie dont l’activité a subitement décroché de 30 % après l’été. « Nous avons commencé par supprimer les intérimaires », explique le patron du groupe, Sébastien Buathier, qui a également souscrit un Plan Garanti par l’État et transféré quelques salariés entre les autres filiales tandis que cinq départs volontaires étaient enregistrés (l'effectif est de 110 personnes à ce jour).
Mettre à profit l'outil de production existant
« Nous avons alors réfléchi à un plan B. Avec le télétravail et les confinements, les gens sont dorénavant davantage centrés sur leur maison. Nous avons donc eu l’idée de développer une activité à destination du grand public en mettant à profit notre outil de production pour fabriquer des clôtures en alu. » Le mois d’octobre a permis de mener une étude de marché qui a révélé que l’offre existante en ligne s’adressait aux bricoleurs. « Il n’existe rien pour les non bricoleurs concernant les produits haut de gamme, ce sont donc eux que nous avons décidé de cibler. »
Une nouvelle marque
C’est ainsi qu’un site et une nouvelle marque sont nés : Artisancloture.com. Pas question d’y parler technique mais plutôt de montrer de belles photos et de proposer un service ultra-simple. Le client prend rendez-vous avec un conseiller (un employé BCM formé) sur le site Web. Il filme son jardin ou envoie des photos en indiquant ce qu’il souhaite. Le conseiller intègre une clôture en réalité augmentée sur la photo, donne un prix estimatif et un délai. Si l’affaire est conclue, un poseur vient vérifier les cotes, puis un rendez-vous est pris pour la pose. « Nous avons 70 poseurs en France », explique Sébastien Buathier. La société de Saint-Rambert-en-Bugey a reçu un prêt de 300.000 euros de Bpifrance pour développer cette activité dont le chef d’entreprise estime qu’elle pourra rééquilibrer l’activité de métallerie traditionnelle. Le panier moyen envisagé est de 3.000 euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2450 de Bref Eco.