Dans les ateliers d’ACC M, les rames de tramways, métros et de trains voisinent avec les voitures de trains de luxe : la rénovation et la maintenance de ceux-ci est une tradition dans cette entreprise sauvée l’année de ses cent ans.
Thierry Tavares
Les indicateurs de santé de la société de maintenance et de rénovation de véhicules ferroviaires ACC M, reprise par TTH, s'améliorent. Pour poursuivre sur cette voie, d'intenses investissements sont maintenant nécessaires pour lesquels l'entreprise va recevoir de l'aide.
« ACC M va bien », lance son directeur général, Thierry Cézard, un peu plus de deux ans et demi après la reprise par TTH, à la barre du tribunal de commerce, de la branche maintenance et rénovation de véhicules ferroviaires d’ACC Ingénierie et Maintenance, alors en période de sauvegarde depuis dix ans. Retour à la rentabilité dès le premier exercice malgré la pandémie de Covid, chiffre d’affaires en croissance de plus de 25 % en 2021 (24 millions d'euros), augmentation des effectifs (230 ETP aujourd’hui contre 179 lors de la reprise) : tels sont les marqueurs de la bonne santé d’ACC M.
Thierry Cézard salue l’engagement des salariés qui « acceptent d’être très polyvalents » et est « rassuré du soutien des clients qui reconnaissent ACC M comme un acteur sachant. Nous sommes fiers d’avoir repris notre position sur le marché ». Aujourd’hui, la société a notamment en charge la rénovation des véhicules des lignes du tramway de Clermont-Ferrand et du métro de Lyon, de ceux de la ligne 4 du métro parisien (RATP), des trains Corail des lignes d’Auvergne-Rhône-Alpes (SNCF) et des TER de RailCoop. « Cette visibilité va nous conduire à employer 300 personnes à l’échéance 2023 », annonce le dirigeant qui ajoute : « La phase 1 de notre redressement étant faite, nous avons un nouveau challenge : la restauration de cette usine qui a dix à vingt ans de retard. »
Un gros soutien de l'Etat, la Région et de Clermont Auvergne Métropole
Cette phase 2 suppose d’investir plus de 20 millions d’euros. Pour cela, ACC M compte sur le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de Clermont Auvergne Métropole qui ont permis aux savoir-faire d’ACC Ingénierie et Maintenance de ne pas disparaître lors de la période de sauvegarde. La première va abonder l’aide accordée par l’État dans le cadre du plan France Relance. La seconde s’est engagée, aux côtés de la Caisse des Dépôts et d’ACC M, dans la constitution, d’ici la fin de l’année, d’une société de projets qui lèvera une dette qu’ACC M n’inscrira pas à son bilan. Celle-ci lui paiera un loyer qui s’ajoutera à celui versé à Clermont Auvergne Métropole, propriétaire du foncier et des bâtiments depuis six ans.
Cet article a été publié dans le numéro 2502 de Bref Eco.