Supportant 1 000 bars de pression, la nouvelle bouteille est un atout-maître, selon Quentin Marsac, directeur général.
DR RotH2
Ayant récemment changé de mains, la société RotH2, basée à Mions, spécialiste des bouteilles de plongée et des corps d’accumulateurs hydropneumatiques en acier, se positionne désormais sur le stockage de l'hydrogène. Un marché colossal.
S’appuyant sur une expérience dans la fabrication de réservoirs sous-pression depuis 1912, le site industriel de RotH2 a été créé en 1975 à Mions, afin d’intégrer la technologie de « fluotournage de l’acier à chaud ». Autrement dit, sa spécialité tient depuis cette époque dans les réservoirs en acier sans soudure. Sa production se concentre pour l’essentiel dans les bouteilles de plongée et les corps d’accumulateurs hydropneumatiques. Et, depuis une dizaine d’années, une activité a été développée autour du stockage de l’hydrogène.
Une bouteille acier supportant 1.000 bars
En 2021, RotH2 a été reprise par des entrepreneurs industriels, et notamment par la famille Marsac, qui ont l’ambition de booster l’entreprise sur le marché porteur de l’hydrogène. Des levées de fonds pour un total de 6 millions d’euros ont été menées afin de développer de nouveaux produits. Désormais, RotH2 fabrique aussi des racks de stockage mais elle a également étendu sa gamme avec, par exemple, une bouteille capable de supporter 1.000 bars de pression. Elle pourra être utilisée dans les stations de ravitaillement pour véhicules à piles à combustible. RotH2 compte déjà des clients dans ce domaine (les régionaux Atawey et McPhy, notamment). Mais les nouveaux dirigeants visent également les industries utilisant de l’hydrogène dans leur process, les producteurs d’hydrogène eux-mêmes ou encore le stockage d’énergie renouvelable (conversion de l’électricité en hydrogène).
Nous visons les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026
Après une baisse de régime durant la crise du Covid-19, l’activité de RotH2 (49 salariés), qui était de 7,7 millions d'euros en 2019, devrait ainsi être boostée par le marché de l’hydrogène. Quentin Marsac, directeur général, a de grandes ambitions : « Nous visons les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026. » Il faut dire que l’entreprise serait la seule positionnée sur les réservoirs acier en France.
En attendant, les expérimentations continuent. RotH2 est partenaire de Drone Volt (Villepinte) pour laquelle elle développe une mini-station de ravitaillement. « Le ravitaillement a lieu en moins d’une minute pour une autonomie multipliée par trois par rapport à un drone traditionnel », indique Quentin Marsac. Dans le même genre, RotH2 participe au projet La Traversée de l’Hydrogène, qui a consisté à parcourir 1.000 kilomètres à vélo en cinq jours (du 13 au 18 juin, du Havre à Marseille) avec seulement 1 kg d’hydrogène.
Cet article a été publié dans le numéro 2501 de Bref Eco.