Yves Bontaz, lauréat régional des victoires des autodidactes en 2017.
Avec le décès brutal d'Yves Bontaz, l'industrie haut-savoyarde perd une de ses grandes figures. Parti de rien, l'homme d'affaires avait réussi à bâtir un véritable empire constitué d'une vingtaine de sociétés.
Fin 2017, Yves Bontaz avait été lauréat d'une victoire des autodidactes Auvergne-Rhône-Alpes. Cette distinction avait été l'occasion de mettre en lumière le parcours hors norme de l'industriel haut-savoyard, décédé brutalement le 27 avril à l'aube de ses 80 ans.
C'est avec une machine installée dans le garage de la maison familiale que ce fils de paysan, formé à l'école de l'horlogerie de Cluses, commence à fabriquer des pièces pour son propre compte. Cette activité de décolletage est alors en plein essor dans la vallée de l'Arve où le savoir-faire acquis avec l'horlogerie suisse intéresse fortement les constructeurs automobiles.
Aussi doué pour les affaires que travailleur, Yves Bontaz constitue peu à peu un groupe qui devient, en 1990, une référence mondiale grâce à l'invention du premier moteur intégrant une norme antipollution. L'ensemble industriel auquel il a donné son nom représente actuellement un chiffre d'affaires de 275 millions d'euros avec 4.500 salariés dans le monde.
Héros de « Ma mondialisation » d'Yves Perret
Héros du film « Ma mondialisation » d'Yves Perret, Yves Bontaz était l'auteur d'ouvrages où il laissait libre court à son franc-parler et avait été à plusieurs reprises candidats à la présidence de la République. Passionné de football, ce touche-à-tout avait également été sponsor de l'ETG (Evian Thonon Gaillard Football Club) avant de claquer la porte et de fonder la Bontaz Académy dédiée à la formation des jeunes.
Ces dernières années, c'est dans la communication qu'il avait investi avec la création, en 2017, du groupe multimedia Mont Blanc Live. Sa disparition suscite un flot de réactions en Haute-Savoie.