Le nouveau président de la CCI se décrit comme quelqu'un de "simple, clair et sans aucun ego".
A.R.
Philippe Valentin, le nouveau président de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne annonce plusieurs chantiers : la création d’une société d’investissement, une communication plus importante et surtout, un développement des services payants destinés à résoudre l’équation budgétaire.
Comme attendu, Philippe Valentin, 55 ans, a été élu à l’unanimité à la présidence de la CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne lors de l’assemblée générale du 16 septembre. Sa mission principale s’annonce ardue : poursuivre le chantier de son prédécesseur quant à l’équation budgétaire de la CCI qui, entre 2014 et 2021, aura perdu 75 % de sa ressource fiscale. Selon les projections des services de la CCI dont le budget est établi à 57 millions d’euros cette année, le compte d’exploitation devrait afficher -17 millions d’euros en 2023 si rien n’est fait !
Précédemment, la CCI a déjà dû procéder à des plans sociaux (500 salariés en 2014 ; 386 à ce jour). Elle s’est séparée du Musée des Tissus dont il fallait absorber chaque année les pertes (1,7 million d’euros) et elle a conservé ses parts dans certaines structures comme l’aéroport Saint Exupéry, ce dont le nouveau président se félicite puisqu’elles génèrent des bénéfices. Elle a aussi commencé à développer ses services payants. Pour maintenir la chambre à flot, Philippe Valentin a indiqué qu’il n’avait pas d’autre choix que de poursuivre dans cette dernière voie : facturer des services autrefois gratuits et en créer de nouveaux.
Que nos ressortissants ne se demandent plus à quoi sert la CCI !
Il va donc falloir prospecter. « Nous avons déjà des outils très efficients mais nous avons un gros chantier de communication devant nous », estime Philippe Valentin. « Nous devons revenir à la genèse des CCI : aider le développement du commerce afin que nos ressortissants ne se demandent plus à quoi sert la CCI ! »
L’espoir est d’atteindre un résultat à l’équilibre en 2025. Philippe Valentin mesure l’ampleur de la tâche mais dit se sentir toutefois à l’aise dans sa nouvelle mission. « C’est le même challenge que dans le milieu professionnel. Je suis un serial entrepreneur depuis tout petit », indique celui qui préside à la destinée du groupe villeurbannais éponyme (130 collaborateurs dans le domaine de la construction industrielle, tertiaire et de logements).
Investir dans les jeunes entreprises pour créer un effet levier
Le nouveau président a parallèlement annoncé une nouvelle initiative : la création d’une société d’investissement pour compléter l’aide aux jeunes entreprises, à côté des dispositifs Novacité et Pépites. Une enveloppe de 600.000 euros sera dédiée sur trois ans. « Il s’agira de sommes minimes, de 5 à 15.000 euros mais avec un partenaire comme nous, les entreprises gagneront en crédibilité » conclut le président.