Le CNEP fait vieillir les polymères en accéléré grâce notamment à des lampes UV haute puissance.
Le Centre national d’évaluation de la photoprotection (CNEP) fait partie des douze entreprises qui viennent d'intégrer l’Accélérateur Chimie-Plasturgie, mis en place par Bpifrance avec le soutien financier de l’État et en association avec France Chimie, Polyvia et l’Ademe. Durant 18 mois, elles seront accompagnées pour « se structurer en profondeur » et « s’inscrire sur une trajectoire de croissance pérenne ».
Le CNEP s’est porté candidat avec l’objectif de renforcer sa R & D et sa démarche commerciale tout en élargissant ses domaines de compétences. Créée en 1986 et issue du Laboratoire de photochimie des polymères de l’université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand), cette société anonyme ayant le statut de CRT (centre de ressources technologiques) est spécialisée dans l’analyse de la durabilité des polymères soumis à des contraintes (lumière et chaleur).
« Avec des lampes puissantes, nous accélérons le vieillissement de ces matériaux pour, d’une part, en connaître le mécanisme, et d’autre part, caractériser leur dégradation physico-chimique », résume Hervé Mousty, son, Pdg. Cela permet d’évaluer, en amont, la durée de vie d’un matériau ou de comprendre la défaillance d’un produit à l’usage ou encore de fournir des éléments en cas de litige.
Développer la relation client
La plupart des industries utilisant des polymères font appel à ses compétences : constructeurs automobiles (n° 1 des secteurs pour lesquels travaille le CNEP), fabricants de portes et fenêtres, de matériels de sports et loisirs, de gaines électriques, d’emballages alimentaires… Depuis quelques années, le CNEP analyse les plastiques biodégradables notamment utilisés pour fabriquer des films agricoles. « Pour remplir leur fonction, ils doivent être stables pendant une certaine durée avant de se décomposer. C’est un vrai challenge pour les industriels », note Hervé Mousty.
La clientèle du CNEP est très dispersée : il réalise en moyenne 450 études par an pour 200 clients répartis sur tous les continents. Il a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 875.000 euros avec 12 personnes. « Avec l’aide des intervenants de l’accélérateur de Bpifrance, nous voulons donner un coup de collier pour développer la relation client dans un contexte où l’automobile a subi un gros revers avec la crise du Covid », expose le dirigeant.
Cet article a été publié dans le numéro 2489 de Bref Eco.