Concept pneu de Michelin (©Jimmy Hamelin / Michelin).
À l’occasion de l’assemblée générale mixte des actionnaires qui s’est tenue le 23 juin à huis clos (contexte épidémique oblige), les dirigeants de Michelin ont insisté sur la résilience du groupe et tiré les leçons de la crise actuelle.
Allocutions retransmises en direct sur un site Internet dédié, votes à distance… l’assemblée générale 2020 des actionnaires de Michelin s’est adaptée aux conditions sanitaires actuelles.
Ventes et résultat en hausse
Dans son rapport financier, Yves Chapot, gérant et directeur financier, a souligné qu’en 2019 Michelin a, « une nouvelle fois démontré sa capacité d’innovation au service de ses clients et su dégager des résultats qui confirment la pertinence de sa stratégie ». Les ventes ont augmenté de 7,8 %, à 24 milliards d’euros. Le résultat opérationnel a atteint 3 milliards d’euros (+179 millions d’euros). « Ces résultats confirment les progrès réalisés en génération de trésorerie depuis plusieurs années. La structure financière de Michelin est saine. Le Groupe demeure un acteur majeur et reconnu de la mobilité durable par les agences de notation extra-financières », a-t-il conclu.
Faire face à la crise
Ces « fondamentaux » permettent à Michelin d’affronter « la crise sans précédent que le monde traverse ». Florent Menegaux, président de la gérance, a rappelé les mesures prises dès le début de la pandémie : protocoles sanitaires, pilotage hebdomadaire de l’équilibre offre/demande pour maîtriser les stocks, maintien d’une stratégie de prix exigeante pour préserver les marges et la marque, réduction de 500 millions d’euros des investissements prévus, diminution des coûts de structure. Les gérants ont décidé de réduire leur rémunération et les actionnaires ont approuvé le versement d'un dividende de seulement 2 euros.
Alors que les ventes du premier trimestre ont baissé de 8,3 %, des tests de résistance financière envisageant des pertes de volume allant de -20 à -35 % ont montré que Michelin « dispose de la liquidité suffisante pour traverser la crise sans tirer sur ses lignes de crédit confirmées ».
Trois leçons
Malgré des perspectives encore incertaines, Florent Menegaux retient « déjà trois leçons précieuses de cette crise ». Être un groupe mondial, diversifié et multidimensionnel est un atout majeur : « les extensions stratégiques et les acquisitions contribuent à sa solidité, elles offrent un large éventail de savoir-faire, de produits et de solutions, au service de millions de clients particuliers et professionnels ». Avoir une vision stratégique « tout durable » est déterminant : « cette crise doit accélérer la transition vers une économie plus verte et plus vertueuse ». Favoriser l’approche en écosystème et faire le pari de l’intelligence collective est prioritaire : « cette crise a permis de renouer les liens avec les citoyens et de révéler la pertinence d’une action concertée entre décideurs politiques et acteurs économiques qui participe au bien commun ».