Philippe Gleran, secrétaire général, Philippe Barret, vice-président, et Jean-Paul Babey, président du cluster assurance.
A.R.
Lancé officiellement à l’automne 2018, le cluster assurance Auvergne-Rhône-Alpes a vécu une première année d’existence très dynamique avec notamment des mesures en faveur de l’attractivité du secteur auprès des jeunes.
Alors que l’emploi dans l’assurance en Aura a progressé de 16 % ces dix dernières années, les difficultés de recrutement commencent à impacter les entreprises. D'une part, la demande est soutenue : à eux seuls, les 11 principaux membres du cluster (qui en compte 28) prévoient cette année 1.200 recrutements dont 423 alternants. D’autre part, le nombre de candidats n’est pas jugé à la hauteur. Philippe Gléran, secrétaire général du cluster (et délégué régional souscription de MMA), n’hésite pas à parler de pénurie.
Une marque employeur créée par des étudiants de l'Iscom
D’où l’idée pour le cluster de rendre le secteur plus attractif. « Composé de gens issus des RH et de l’intermédiation, le groupe de travail constitué sur ce thème a apporté des éléments novateurs comme la nécessité d’une marque employeur », poursuit Philippe Gléran. La création de cette marque a été confiée à des étudiants de l’Iscom. La formule choisie est la suivante : « DES JOBS QUI ASSURENT by cluster aura ». Cette marque est chargée de véhiculer une image plus plaisante de l’assurance qui permet ensuite de faire passer des messages sur l’existence de toute une chaîne de valeur dans l’assurance. « Les jeunes n’en ont pas conscience, il suffit de l’expliquer. Et de fait, les campagnes sur les réseaux sociaux sont très efficaces avec cette marque. »
Le cluster est aussi allé à la rencontre des écoles. Car les salariés des assurances ne sont pas tous issus d’un cursus assurance : commerciaux, juristes et, beaucoup moins connu, ingénieurs, chargés d’évaluer les risques dans les différents secteurs industriels par exemple. Avec le Medef, le cluster se rend aussi dans les lycées professionnels. Et cette année, la politique d’attractivité débouche sur l’organisation d’un forum des métiers le 8 avril au Ninkasi de Gerland
Le cluster a aussi commencé à prendre la question de la formation à bras-le-corps. « L’enjeu est de mutualiser les formations entre les entreprises », explique Philippe Barret, vice-président du cluster (directeur général d’Apicil). Il s’agit tout d'abord d’inculquer la culture de l’assurance aux nouveaux venus. Puis il s'agira de mettre à jour les connaissances des employés sur les réglementations toujours plus nombreuses.
Les enjeux digitaux mis de côté
Troisième mission du cluster : la digitalisation. Mais là, l’élan n’a pas été aussi franc. Et pour cause ! « Il est difficile de parler de mutualisation ou d’échange car c’est un domaine très concurrentiel » explique Jean-Paul Babey, président du cluster. Il était question d’un coffre-fort électronique, de lab Data, de portail d’accès commune… Mais le cluster a finalement décidé de se réorienter, probablement vers la création d’un observatoire statistique.