Matthieu RIVA/IRCELYON
Des chercheurs de l’Institut de recherches sur la catalyse et l'environnement de Lyon (Ircelyon/CNRS) testent une nouvelle méthode pour détecter la Covid-19. L'enjeu est de taille.
Dans son dernier numéro, le journal du CNRS relate que, dès le mois de juin, dans l’unité Covid-19 de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, des chercheurs de l’Institut de recherches sur la catalyse et l'environnement testaient des patients et des soignants à l’aide d’un engin de la taille d’un réfrigérateur, muni d’un écran tactile et d’un long tube flexible terminé par un bec amovible. Il s’agissait d’un spectromètre de masse capable d’identifier et de quantifier les molécules gazeuses dans un échantillon d’air. Bijou technologique du constructeur suisse Tofwerk, la sensibilité et la résolution du Vocus PTR-TOF seraient inégalées dans le monde. « Nous sommes les premiers à avoir eu accès à cet instrument grâce au soutien de la région Auvergne Rhône-Alpes, des fonds européens de développement régional (Feder) et de l’État », se félicite dans ce journal Matthieu Riva, chercheur à l’Ircelyon. L’enjeu est de taille puisqu'il s'agit de détecter la Covid-19 de manière immédiate, précise et non invasive en repérant une sorte de « signature » de la maladie.
Premiers résultats fin juillet
Les données récoltées à l’hôpital subissent en ce moment une rigoureuse analyse mathématique afin d’identifier les biomarqueurs moléculaires potentiels de la Covid-19. « Fin juillet ou à la rentrée, nous aurons sans doute les premières tendances », annonce Mattieu Riva. Tendances qu’il faudra encore confirmer à l’aide de nouveaux échantillons provenant de patients et de personnes non infectées.
L’idée de déceler, grâce à l’air expiré, l’état physiologique d’une personne n’a rien de nouveau, précise le CNRS. Mais en général, les tests butent sur un écueil : la trop faible concentration des molécules à détecter. Avec le nouvel appareil utilisé, l’espoir renaît. « Ce que nous faisons actuellement était impensable il y a seulement deux ou trois ans », explique Christian Georges, directeur adjoint de l’Ircelyon.
Si la méthode se révèle fiable, les chercheurs espèrent transposer le concept à d’autres maladies comme la légionellose ou le cancer.