Stéphanie Polette
400 000 demandeurs d’emploi d’un côté. 150 000 offres de la part des entreprises, dont 50 % en CDI, non pourvues, de l’autre. Laurent Wauquiez, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, lance son Plan Retour au travail pour aider les filières en tension à recruter quelque 75 000 personnes.
Laurent Wauquiez égrène les chiffres : 7 000 offres d’emploi non pourvues dans la viticulture, 15 000 dans l’hôtellerie-restauration à la veille de la saison d’hiver, 10 000 emplois en souffrance dans le secteur du BTP, deux-tiers des recrutements dans l’industrie considérés comme difficiles à satisfaire… sans compter le transport mais aussi les services à la personne et de la santé qui connaissent d’énormes difficultés de recrutement.
« La Région mobilise ainsi Pôle emploi, les branches professionnelles des métiers les plus en tension, les organismes de formation et de financement de la formation pour travailler sur ce grand plan collectif. 100 M€, dont 50 % de la Région, sont mobilisés », déclare le président de la Région.
Revaloriser l’image des métiers en tension
Sept secteurs sont ciblés : les métiers du BTP et de la transition écologique ; l’industrie et l’industrie du futur ; les services à la personne et la santé ; le numérique ; le secteur sport, tourisme, montagne ; l’agriculture ; le transport. 75 000 annonces seront « suivies attentivement et précisément » pour qu’elles trouvent le bon candidat.
Bus de l’orientation, campagne de communication, 50 jobdatings organisés jusqu’à juin 2022 spécifiquement sur ces métiers permettront de « donner envie, de revaloriser l’approche et l’image de ces métiers en tension », souligne Laurent Wauquiez.
La formation accompagne l’ambition de redonner du souffle et des ressources humaines aux entreprises : « Aucune formation sur les métiers ciblés ne sera refusée », assure le président de la Région qui veut tester l’engagement contractuel avec un candidat dont la collectivité financera la formation. « On veut bien aider les gens et financer des formations mais ils doivent en retour s’engager à retourner sur le marché du travail. Sinon, ils remboursent leur formation. On arrête de fermer les yeux sur les abus de la formation professionnelle. L’idée a été lancée auprès d’Élisabeth Borne, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Nous sommes partants pour l'expérimenter. »