Le Moulin propose des livraison en "charrette".
©Le Moulin
Créé en 2006, le traiteur lyonnais et engagé Le Moulin est aujourd'hui en difficulté en raison des dettes contractées pendant le Covid, qui a mis à mal sa trésorerie. Et ce malgré une belle croissance. Explications.
Malgré 15 % de croissance entre l’exercice 2022-2023 et l’exercice 2023-2024, au cours duquel il a enregistré un chiffre d’affaires de 4,6 millions d’euros, Le Moulin vient de se placer sous la protection du tribunal de commerce, dans le cadre d’un redressement judiciaire.
Cette entreprise de l’ESS (économie sociale et solidaire), créée en 2006 par Tom Thiellet et codirigée par Mathilde Arrault, compte aujourd’hui deux boutiques : l’une avenue des Frères Lumières, à Lyon 8, et l’autre rue Marietton, à Lyon 9. Elle dispose également d’un laboratoire à Villeurbanne. Elle n’emploie pas moins de 80 ETP, dont six postes en insertion.
« Notre métier, c’est de répondre aux besoins des entreprises et de leurs collaborateurs pour les pauses déjeuners et les événements d’entreprise », rappelle Mathilde Arrault. Le Moulin propose ainsi des repas sains en livraison, au pied des entreprises, une offre ouverte à tous, ainsi qu’un service cantine « sans contact » : les commandes sont déposées au sein même des entreprises et réservées à leurs salariés. La livraison est effectuée en charrette, cyclo-cargos à assistance électrique. Au moins 50 % des produits sont bio, l’approvisionnement est local, les circuits, courts et la transformation, faite maison.
Nous allons sauver Le Moulin, car ces entreprises engagées sont nécessaires.
Mathilde Arrault, codirigeante.
Or, si l’entreprise a connu une forte croissance dans les années 2010 (+ 47 % de chiffre d’affaires par an, en moyenne, entre 2014 et 2020), elle a fortement souffert de la crise Covid, en raison notamment du télétravail et de l’arrêt des événements d’entreprise. Le Moulin a notamment contracté plusieurs PGE (prêt garanti par l’Etat) pour un montant total 650 000 euros afin de « soutenir la trésorerie », explique Mathilde Arrault. « Nous avons très vite identifié que nos dettes allaient être compliquées à rembourser », explique la dirigeante.
Après une conciliation à l’amiable en 2022, Mathilde Arrault et Tom Thiellet passent donc par la case redressement judiciaire. « Nous visons un plan de redressement nous permettant d’étaler la dette et de nous réorganiser », explique Mathilde Arrault. « Nous allons sauver Le Moulin, car nos entreprises engagées sont nécessaires », conclut Mathilde Arrault.
L'entreprise a lancé un appel à l'aide sur les réseaux sociaux. Il est possible de soutenir Le Moulin en commandant notamment leurs Supercookies.
Retrouvez ici l'interview que Mathilde Arrault nous avait accordée sur Lyon Business et l'article dans notre dernier hors-série RSE.