"Dans dix ans, le whisky représentera une activité équivalente à celui de la bière », envisage Christophe Fargier.
A.R.
Créée en 1997, Ninkasi s’est d'abord et surtout fait connaître en tant que brasserie indépendante. Aujourd’hui, la société lance deux nouveaux whiskies suivis d’un troisième, au printemps prochain. Touchée par la crise, l’entreprise ne renonce pas pour autant à ses projets.
Ninkasi affronte la période avec une certaine sérénité. Certes, le chiffre d’affaires de cette année devrait se situer autour de 25 millions d’euros au lieu des 30 millions d’euros escomptés ; la distribution (65 %) ne compensant qu’en partie les pertes subies par les brasseries (35 %). « La crise renforce nos convictions et donne du sens à nos projets », analyse Christophe Fargier, le patron de la société entrée dans le top 10 des entreprises les plus durables, selon Gen’éthic, la plateforme digitale permettant aux entreprises d’évaluer et de rendre publique leurs performances en matière de RSE.
Équilibrer bière et whisky dans dix ans
Aux côtés de deux nouvelles bières et en pleine période de couvre-feu, Ninkasi sort deux nouveaux whiskies sous l’appellation Track4. Chacun d’entre eux sera embouteillé dans 3.200 flacons de 50 cl. Leur prix sera compris entre 50 et 55 euros, disponibles auprès des brasseries Ninkasi. En avril prochain est prévu le lancement d’un troisième whisky, également élaboré par le maître distillateur Alban Perret. Celui-ci bénéficiera d’un accord de distribution avec la Maison du Whisky qui lui garantira une diffusion nationale. Sa production s’élèvera à 20.000 bouteilles en rythme annuel et figurera comme un relais de croissance : « Dans dix ans, le whisky représentera une activité équivalente à celui de la bière », envisage Christophe Fargier
Ouverture à Paris dès que possible
Avec deux ouvertures seulement cette année, à Dijon et à Villefranche-sur-Saône, 2020 aura connu un certain ralentissement dans le déploiement des Ninkasi portant à 19, dont 10 franchises, le niveau du parc. En 2021, sont prévues les ouvertures de nouvelles franchises dans la région. Mais surtout et en propre cette fois, Ninkasi est à la recherche d’un emplacement de 300 à 400 m² à Paris, pour une nouvelle brasserie (25 salariés) avec l’installation d’une antenne commerciale (2 personnes) ; un investissement estimé à 3 millions d'euros. Egalement dans les tiroirs, mais pour plus tard, le déplacement du siège social et l’installation d’une véritable maison Ninkasi dans le quartier d'Oullins la Saulaie, l’ouverture d’une nouvelle unité de production à Tarare et le lancement d’une ligne de production de cidre.
Maintenir son indépendance
Tous ces projets s’inscrivent cependant dans une conjoncture financière contrariée. « A ce jour, nous sommes sur une perte financière d'1,5 million d’euros qui pourrait encore se creuser », constate Christophe Fargier. Plutôt que la levée de fonds initialement prévue, qui pourrait mettre en péril l’autonomie de l’entreprise, c’est davantage vers le Prêt garanti par l’Etat (PGE), les prêts participatifs et l’augmentation de la dette que s’oriente désormais l’entreprise.