Anie Rouleau : "Nous pouvons sensibiliser d’autres entreprises à de meilleurs comportements environnementaux et sociaux."
Les entreprises ne peuvent plus être dirigées comme avant. Innovation disruptive, management participatif, diversité, aspirations sociétales nouvelles, sphère du travail plus démocratique : autant de remises en cause qui doivent pousser les dirigeants à s’interroger… et à trouver des solutions. Ce sera l’objet de la 1e édition de Happy Gov Day, Sommet international de la gouvernance de demain, qui se déroulera à Lyon au siège du Conseil régional, le 28 novembre prochain.
A l'occasion de cet événement, Bref Eco a publié une édition spéciale dans son numéro 2304. Epidode #3 : Rencontre avec Anie Rouleau, entrepreneure québécoise convaincue que l'entreprise se dirige vers plus de RSE.
Avec des parents à la tête de leur société de construction de réseaux électriques basée à Montréal, Anie Rouleau a baigné dans l’entrepreneuriat dès sa plus tendre enfance. Après l’université, elle rejoint l’entreprise familiale et ira ouvrir une filiale aux Etats-Unis. Après la vente de la société à un grand groupe, elle y restera encore quelques années, condition posée par les repreneurs, avant de lâcher prise. « C’étaient des gentlemen mais je n’étais plus qu’une executive, je ne prenais plus de vraies décisions stratégiques, et les profits partaient aux Etats-Unis. J’ai démissionné. »
Après avoir fait le tour du monde, Anie Rouleau décide de créer sa propre entreprise, à son image : Baléco fabrique des produits d’entretien en vrac, éco-responsables et sans fragrance, distribués via une station de remplissage (limitant ainsi l’usage d’emballages plastiques). Certifiée Corp (responsabilités sociétale, environnementale, exigences de transparence), Baléco se fournit notamment chez la société stéphanoise Eurotab.
Le mouvement est lent. Mais il n’est pas éphémère.
La Québécoise observe l’évolution des entreprises canadiennes avec optimisme : « Les investisseurs ont commencé à exiger des garanties sur l’impact environnemental des entreprises auprès desquelles ils s’engagent. Et puis, une nouvelle génération d’employés veut travailler pour des entreprises qui respectent l’environnement et la société. Même les grands groupes ont commencé à se poser des questions à ces sujets. Certes, le mouvement est lent. Mais il n’est pas éphémère. » Cette mère de deux enfants estime qu’à la tête de son entreprise, elle peut influencer leur avenir et le monde dans lequel ils vivront : « Nous pouvons sensibiliser d’autres entreprises à de meilleurs comportements environnementaux et sociaux. Il faut que ça change. De toute façon, nous n’avons pas le choix. »