Forte de nombreuses entreprises implantées sur sont territoire, Saint-Priest n’en n’oublie pas pour autant l’importance du lien social.
Au sud-est de la couronne lyonnaise, en direction de Grenoble, Saint-Priest ne souffre pas, comme ses voisines de Vénissieux ou Vaulx-en-Velin, de l’image dégradée d’une banlieue rebelle. Elle serait plutôt… en manque d’image. Et pourtant, ce poids lourd de l’agglomération profite pleinement d’une situation géographique qui la rend très attractive. Branchée directement sur la rocade lyonnaise, elle-même donnant accès à trois autoroutes, desservie par l’aéroport de Bron et à quelques minutes de Saint Exupéry, Saint-Priest est plébiscitée par les entreprises.
Symbole de ce dynamisme, le Parc technologique de Lyon-Saint-Priest est devenu, en un peu plus d’une décennie, une adresse incontournable sur l’échiquier économique lyonnais. D’autres zones d’activités, en cours de commercialisation ou en projet*, complètent une offre immobilière encore importante mais en mutation. Les industries laissent la place, progressivement, à des activités de R&D, de services après-vente, de formation, voire purement tertiaires (numérique, télécoms, ingénierie…). Mais n’ont pas dit leur dernier mot : Renault Trucks ou Iveco constituent encore des acteurs majeurs. Et le tout nouveau fabricant de voitures électriques C-Zen porte beaucoup d’espoirs. Abrité aujourd’hui dans des locaux temporaires, son constructeur Courb pourrait bien s’installer sur plusieurs hectares de l’ex-caserne Chabal bientôt réaménagée.
Consciente des atouts économiques de sa ville, la nouvelle municipalité n’en oublie pas pour autant qu’avec un taux de chômage de 12 %, et 36 % de logements sociaux, le chapitre social reste majeur, même si les problèmes de sécurité restent, ici, très contenus. La politique du logement devrait d’ailleurs connaître un virage sous la nouvelle mandature, comme l’explique le maire UMP, Gilles Gascon. “Après des années de construction à tout va, notre priorité ne porte plus sur les logements neufs, mais plutôt sur la réhabilitation des logements anciens. La politique des grands ensembles, c’est fini. Il faut aérer la ville ; on ne veut pas d’une cité dortoir mais d’un lieu où il faut bon vivre et travailler. Cela passera aussi par la relance du commerce de proximité : nous avons 10 000 m2 de locaux commerciaux neufs mais vides, notamment à cause du manque de parkings”.
Mais à Saint-Priest, le lien social est aussi affaire d’entreprises. Issues des Rencontres annuelles de l’initiative économique qui, depuis une douzaine d’années, font se rencontrer élus, associations et chefs d’entreprises, le club des “Eco-Priots” vient de voir le jour. Ce n’est pas un ixième réseau d’affaires. Il repose avant tout sur une démarche sociétale, comme l’explique l’un de ses membres fondateurs, Jean-Louis Cintas : “Le rôle d’une entreprise n’est pas seulement mercantile. En échangeant, les entreprises peuvent participer à la création d’emploi, au soutien d’activités sportives et culturelles, à l’amélioration des transports domicile-travail, à l’entraide sociale, etc. Bref, à la solidarité dans la ville”. Ce natif de Saint-Priest en est persuadé : l’entreprise doit aussi être citoyenne.
Didier Durand
@didierldurand
* En commercialisation : Aktiland, Urban’East, Technoland, Parc des Lumières, Le Triangle, Pierre Blanche, Eden Roc, Multiparc de Parilly, First Park, 6ème Sens. En projet : Speedway, Centre de groupage.
Photo : Dans son usine du Parc technologique de Lyon-Saint-Priest, Merial produits des vaccins et médicaments vétérinaires.
Bref Rhône-Alpes n° 2174 du 01/10/2014
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