L'équipe Mablink au Forum de la Recherche en cancérologie du Clara, avec de gauche à doite : Pr Benoît Joseph (ICBMS), Jean-Guillaume Lafay (CEO Mablink), Warren Viricel (CSO Mablink), André Joseph (Pulsalys) et Pr Charles Dumontet (CRCL).
Injecter dans l’organisme de patients atteints du cancer un traitement ciblé et invisible qui se déploierait au plus près des cellules cancéreuses, sans être éliminé par le corps. C’est ce qu’ambitionne de réussir Mablink avec un traitement dont l’efficacité thérapeutique serait accrue du fait d’une plus longue circulation dans le corps, tout en étant moins toxique.
Créée fin 2018, Mablink est notamment soutenue par Pulsalys La Satt l'héberge au sein de la sation Pi sur le campus de La Doua à Villeurbanne; et finance actuellement un programme de R & D pour la start-up à hauteur de 380.000 euros. Objectif : développer un candidat médicament de type ADC (conjugés-anticorps-médicaments ; molécules thérapeutiques de nouvelle génération) capable de traiter plusieurs types de cancers. En début d’année, la jeune pousse a levé 125.000 euros auprès d’un investisseur privé. Labellisée French Tech Seed, elle a vu, comme le prévoit ce dispositif, cette somme abondée (doublée) par un financement de Bpifrance.
Lever une barrière technologique
A l’origine de Mablink, on trouve Warren Viricel. Dans le cadre de son doctorat (effectué à Montréal), le chercheur a découvert une technologie de type « masquage » (consistant à rendre le médicament invisible par l’organisme) parvenant ainsi à lever une barrière technologique jugée par beaucoup infranchissable. De retour à Lyon, en quête d’un laboratoire, il rencontre le professeur Benoît Joseph de l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires (ICBMS - Université de Lyon 1) qui va l’héberger et l’épauler, bientôt rejoint par un entrepreneur, Jean-Guillaume Lafay, et un autre scientifique, Charles Dumontet, directeur adjoint du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL).
Un atout : la vitesse d’obtention du candidat-médicament
Si la technologie de masquage est inédite en France, Mablink compte un concurrent de taille, l’américain Seattle Genetics, qui développe également des thérapies innovantes pour le traitement des cancers. « Mais le marché est mondial et nous disposons d’atouts forts, assurent Jean-Guillaume Lafay et Warren Viricel, citant en particulier « la vitesse d’obtention du candidat-médicament : deux semaines toutes étapes comprises contre dix mois pour les solutions concurrentes ». Sans oublier « le nombre de molécules médicamenteuses qu’on peut attacher sur l’anticorps : entre 8 et 16 contre deux actuellement ».
Cet article a été publié dans le numéro 2376 de Bref Eco.