Daniel Strazzeri est lauréat du prix international des Victoires des Autodidactes 2018.
T.N.
Le prix international des Victoires des Autodidactes 2018 a été attribué à Daniel Strazzeri, multi-entrepreneur et patron de la société Tecofi.
Fils d’immigrés italiens, Daniel Strazzeri est né à Vaux-en-Velin. Il s'inscrit au lycée technique Frédérique Faÿs à Villeurbanne pour un baccalauréat technique qu’il ne passera jamais. Il travaille dans l’industrie - avec une pause pour créer une entreprise de transport- jusqu’à rejoindre une usine de robinetterie industrielle, d’abord en bureau d’études, puis en tant que commercial pour le marché du Maghreb : « J’avais très peu voyagé avant. J’ai beaucoup aimé sortir de la région, voir de nouveaux paysages », raconte-t-il. Daniel Strazzeri apprécie également le côté aventurier de son métier à une époque où les téléphones portables et les ordinateurs ne sont pas encore légion.
Parti de zéro
Son entreprise connaît des difficultés en 1985 et il décide l’année suivante de créer Tecofi dans le sous-sol d’une villa avec Jean-Claude Renard et Jean-Paul Colombel. « Je suis un associatif, je ne peux pas travailler seul, et puis dans une association, il y aura toujours quelqu’un pour contredire, ça aide à ne pas se tromper », considère-t-il. Il revend Tecofi en 2004 : « Je pensais avoir fait le tour », mais la rachète avec ses collaborateurs en 2013 suite aux difficultés de la holding. Entre-temps, il crée une entreprise de robinetterie, avec son fils, tournée vers l’Afrique. Son parcours atypique lui a donné une force pour avancer en tant qu’entrepreneur. « Lorsqu’on perd son emploi car l’entreprise rencontre des difficultés, une envie de revanche se crée, explique-t-il, et puis quand on est autodidacte, on a un peu plus l’envie de réussir, de prendre des risques. »
Je ne peux que conseiller aux jeunes de travailler leurs langues
Il le montrera notamment pendant le conflit entre l’Ukraine et la Russie où il décide de transformer le bureau de liaison en une entreprise avec du stock pour ne pas avoir à acheter en local et conserver son marché alors que « la Russie représentait 52 % de notre chiffre d’affaires à l’époque ».
Cependant, il ne conseille pas forcément de suivre son exemple. « J’ai quelques regrets, mon niveau d’anglais ou mon manque de compétences en informatique. Je ne peux que conseiller aux jeunes de travailler leurs langues, l’anglais est indispensable, mais aussi l’espagnol, le russe et le chinois », conclut-il.
BIO EXPRESS
1951 : Naissance à Vaulx-en-Velin (Rhône)
1975 : Travaille au bureau d’études de Lumat Lyon
1978 : Crée une entreprise de transport
1980 : Rejoint Europa Robinetterie Lyon en tant que commercial
1986 : Fonde Tecofi avec deux associés
2009 : Crée Stracau Valves avec son fils
2013 : Rachète Tecofi qu’il avait revendu en 2004
Cet article a été publié dans le numéro 2354 de Bref Eco.