Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. Le vélo déferle dans les stations de montagne qui s’appuient désormais sur cette activité nature pour se diversifier et rester attrayantes durant l’été.

Créée il y a 15 ans, la société grenobloise BikeSolutions fut l’une des premières en France à proposer aux gestionnaires de domaines skiables l’aménagement de pistes de VTT pour leur saison estivale. La société emploie aujourd’hui quinze personnes et son chiffre d’affaires, d’1,2 million d’euros en 2020, devrait grimper à 1,5 million d’euros cette année. Aux pistes de descente pour les VTTistes les plus aguerris, ont progressivement succédé des tracés moins sportifs, plus ludiques et sécurisés, aménagés avec des modules de bois fixes ou démontables, zigzagant en forêt ou en prairie et ouvrant la pratique à un public plus large. Autre produit lancé par BikeSolutions : la pumptrack, une plateforme en enrobé, succession de bosses et de virages très appréciée des enfants. L’entreprise en a déjà livré 70 et en envisage une quinzaine d’autres à moyen terme.

Aux Saisies, trois télésièges sont ouverts sept jours sur sept tout l’été

En Savoie, la station des Saisies a été l’une des premières à développer une offre VTT dépassant les sentiers et chemins d’alpages. « De trois pistes de descente ouvertes deux jours par semaine en 2009, nous sommes passés à quinze pistes et trois itinéraires d’enduro, 175 kilomètres de cross country et une pumptrack », racontait Nicolas Bernardi, responsable des activités pleine nature des Saisies, lors du récent Moutain Bike Lab. Aux Saisies, trois télésièges sont ouverts sept jours sur sept tout l’été et les vendredis et week-ends de septembre, pour un chiffre d’affaires qui avoisinera les 350.000 euros cette année. « En 2017, avec les seuls vélos de descente, on estimait les retombées économiques globales à 4,5 millions d’euros par saison », précisait quant à lui Olivier Reydellet, directeur de l’Office du tourisme.

L’arrivée des VTT électriques

Entre-temps, les VAE (vélos à assistance électrique) ont fait leur apparition. « Sur toute la station, les loueurs proposent près de 400 VTT à assistance électrique et, certains jours, ce n’est pas suffisant. » Ce succès pourrait d’ailleurs générer certains conflits d’usage. Les sentiers voient désormais se croiser piétons et VTTistes ; et les agriculteurs de montagne voient parfois d’un mauvais œil ces nouveaux cyclistes ne pas respecter les limites des alpages. « Pour l’instant, la cohabitation fonctionne grâce à un bon dialogue, notamment avec les agriculteurs et l’Office national des forêts. Mais il va nous falloir développer de la pédagogie et de l’information via les loueurs », ajoute Olivier Reydellet.

Certes, le succès du vélo n’apportera jamais l’équivalent du chiffre d’affaires généré l’hiver par le ski. Mais il constitue une activité estivale désormais incontournable dont les stations sont loin d’avoir fait le tour.

Cet article a été publié dans le numéro 2467 de Bref Eco.