Le fabricant de skis Rossignol s’est presque remis de la saison blanche qu’a été l’hiver 2020-2021. Et poursuit sa stratégie d’innovation et sa recherche d’équilibre avec une offre toutes saisons.

Après un dérapage incontrôlé suite au covid-19, l’optimisme est revenu chez Rossignol qui a presque retrouvé le niveau d’activité d’avant la crise. Pour le champion français du ski, l’exercice achevé en mars 2021 avait été terrible : on se souvient des remontées mécaniques à l’arrêt et des pistes fermées durant tout l’hiver 2020-2021. Malgré le boom de la randonnée et du ski nordique, la saison s’était achevée pour le groupe (1) par un chiffre d’affaires en chute de 27 %, soit un manque à gagner de près de 100 millions d’euros ! « A périmètre comparable, nous sommes passés de 331 millions d’euros à 242 millions d’euros d’une année à l’autre ! Mais nous bouclerons l’exercice en cours, fin mars 2022, à près de 310 millions », explique Vincent Wauters, président de Rossignol qui a succédé à Bruno Cercley en… février 2021.

La vigueur du rebond est donc aussi spectaculaire que la violence de la chute qui l’avait précédée. Et selon le nouvel homme fort de Rossignol, l’avenir proche est dégagé, malgré le contexte international : « la prochaine saison s’annonce prometteuse, tous nos marchés enregistrent une forte croissance ». Comme un signe, la période de compétition qui s’achève a été « exceptionnelle » (77 podiums dont 25 victoires aux J.O. de Pékin).

Certes, il aura fallu toute la panoplie d’aides publiques pour faire face au chômage technique et aux tensions de trésorerie. Et les effectifs ont fondu d’une petite centaine de personnes : le groupe compte aujourd’hui 1 250 salariés dans le monde, dont la moitié en France alors que, tient à rappeler Vincent Wauters, « 80 % de nos ventes sont faites à l’international ».

Skis recyclés et VTT

« Mais pendant cette période très difficile, nous avons conservé 100 % des budgets habituellement consacrés à notre R & D », poursuit Vincent Wauters, fier aujourd’hui d’annoncer la sortie prochaine d’un ski fabriqué à base de matières recyclées (lire le prochain numéro de Bref Eco, sortie le 30 mars).

Toujours à la recherche d’une offre de produits « quatre saisons » qui permettrait un développement plus équilibré, Rossignol s’appuiera aussi sur les vêtements et les chaussures (déjà 22 % des ventes du groupe) dopés par les activités de marche, de randonnée et de pleine nature.

Quant au VTT, électrique ou non, il n’est pas abandonné, bien au contraire. Certes, le groupe a finalement cédé les deux sociétés qu’il avait rachetées il y a quelques années dans ce domaine, l’iséroise Time et la californienne Felt. Mais il compte bien revenir en force sur ce créneau. Le voilà qui remet le pied à la pédale, en repartant de zéro ou presque, avec ses propres équipes intégrées : « la gamme que nous présentons ce printemps a été développée totalement en interne, c’est le début d’une nouvelle aventure ».

(1) Rossignol, Dynastar, Look, Lange, Kerma, Risport.