Avec le gant de décontamination d'urgence Dec'Pol, Ouvry estime avoir pris une longueur d'avance au niveau mondial.
Spécialiste des systèmes de protection individuelle nucléaire radiologique, biologique, chimique (NRBC), la PME lyonnaise Ouvry fête ses quinze ans avec de nombreux projets de développement.
D’ordinaire relativement discrète, cette PME créée par Ludovic Ouvry (ingénieur textile et DEA de chimie) commence à faire parler d’elle dans la mesure où elle est moins dépendante des commandes des services de défense (70 % contre 100 % il y a cinq ans). Elle demeure un peu frileuse quant à son chiffre d’affaires situé « entre 5 et 10 millions d’euros », indique son dirigeant, entouré aujourd’hui de 20 salariés et de 30 autres personnes employées par ses partenaires de recherche (CEA, CNRS, Lyon 1…).
Une innovation de rupture avec un gant de décontamination
Installée dans le 9e arrondissement, l’entreprise augmente régulièrement sa surface de travail en achetant de nouveaux bâtiments. Elle fait fabriquer ses équipements par des façonniers en France et va prochainement intégrer une ligne de production en interne, pour un nouveau produit : un gant de décontamination d’urgence capable d’absorber par capillarité tout agent chimique ou biologique de combat et de le détruire. Un outil révolutionnaire déjà vendu à 4.000 exemplaires dans huit pays.
A ce jour, Ouvry vend ses produits à 450 clients dans 27 pays : des tenues complètes (chaussures, chaussettes, combinaisons) et des masques pour les militaires, les policiers, mais aussi les pompiers, les personnels de santé ou même les ONG.
51 % des ventes à l'export
La R & D représente annuellement 15 % du chiffre d’affaires d’Ouvry et l’intégration de la ligne de production du nouveau gant nécessite 500.000 euros d’investissement. « Les ventes à l’export représentent aujourd’hui 51 % de notre activité mais dans dix ans, ce sera probablement 90 % », analyse le dirigeant qui envisage parallèlement de se développer sur d’autres marchés comme celui des opérateurs d’industrie intervenant en milieu chimiquement hostile par exemple. Ou le milieu des produits phytosanitaires. « Nous allons travailler à la mise sur le marché d’un produit pour Bayer, BASF, Syngenta en concertation avec les syndicats professionnels agricoles » révèle Ludovic Ouvry qui va recruter encore cinq personnes cette année.