Sofama a ouvert un atelier neuf et sécurisé à Yssingeaux en 2020.
D.Martin
« Lancez-vous dans l’industrie de la maroquinerie de luxe, aucune expérience exigée, envoyez votre CV à sofamarecrute@gmail.com. » La société Sofama s’affiche en 4x3 sur les panneaux publicitaires de Saint-Étienne, dans l’espoir de pallier la pénurie de main-d’œuvre qui frappe les sous-traitants du cuir haut de gamme.
« Cette démarche est une première pour nous. On ne l’aurait pas faite jusqu’à présent car le luxe évolue traditionnellement dans la discrétion. Mais il faut trouver des solutions pour attirer et recruter de nouveaux candidats », explique Vincent Rabérin, le dirigeant de la société d'Espinasse-Vozelle (Allier), Sofama, qui lancera en octobre une campagne d’affichage dans les abribus de la région vichyssoise.
Avec un effectif passé de 140 personnes au moment de sa reprise de la société en 2010 à plus de 1.000 aujourd’hui (pour 70 millions d'euros de chiffre d'affaires) et une cinquantaine de postes à pourvoir, l’entreprise auvergnate fait partie de celles qui ont bénéficié à fond du « succès du luxe à la française en Asie et en Amérique ». Avec Louis Vuitton et Hermès, suivis de Chanel, comme principaux acteurs. Une expansion qui a conduit l’entreprise à sortir des limites de l’Allier où elle possède trois ateliers, pour en ouvrir trois autres en Haute-Loire et dans la Loire. Elle dispose même de sous-traitants à qui elle confie la réalisation de composants (poignées, fermetures à glissière, pochettes intérieures, doublures de sac, anses et sangles). « En toute transparence avec nos clients », souligne Vincent Rabérin.
Changer de business model
« Il faut faire connaître notre filière qui offre des débouchés et la rendre globalement plus attractive, à travers la rémunération bien sûr mais aussi des plans de carrière, en changeant notre business model », poursuit le patron qui affirme « travailler étroitement » avec la Fédération française de la maroquinerie et le Centre Technique du Cuir.
Isabelle Allard, DRH de Sofama, souhaiterait quant à elle « que l’Éducation nationale étoffe son offre de formation initiale en maroquinerie, du CAP au BTS en passant par le Bac Pro », à côté de celles destinées aux demandeurs d’emplois ou aux reconversions professionnelles financées par le service public de l’emploi, l’Opco 2ii (le collecteur des fonds formation dans l’industrie) et les conseils régionaux.
Cet article a été publié dans le numéro 2511 de Bref Eco.