L’impact carbone des masques de LHS est dix fois moindre que celui des masques importés. Les livraisons sont faites en cartons de réemploi et des start-up se chargeront de récupérer les masques usagés pour les recycler.
« Je suis déterminé à réussir le pari de la relocalisation de la fabrication de masques jetables en France », affirme Téo Toriani, fondateur de LHS à Clermont-Ferrand, qui souligne : « Notre coût de fabrication est très proche de celui des masques asiatiques et nous assurons une qualité constante. »
Avec le soutien d’un « groupe disposant d’une forte puissance financière », LHS, que Téo Toriani a créée en début d’année, a investi dans des machines « ultramodernes, performantes et fiables ». Formé chez un constructeur automobile à l’organisation industrielle, la qualité et au management, le jeune chef d’entreprise a misé sur l’automatisation : sur chaque ligne, une seule machine réalise toutes les opérations, de la superposition des trois feuilles du masque au conditionnement en sachets. Ce process, qui différencie LHS de ses concurrents asiatiques, a requis des semaines de réglage : cinq mois entre la mise en route de la première des cinq lignes de production et l’atteinte de l’objectif de produire mensuellement un million de pièces.
Pendant ce temps, la variation du coût des transports internationaux a joué en faveur de LHS : « Il a été multiplié par trois ou quatre depuis février. Aujourd’hui, il pèse plus que la fabrication dans le prix de revient des masques asiatiques », constate Téo Toriani qui trouve certaines matières premières en Europe : « Des fabricants ont relocalisé leur production et leurs prix commencent à être raisonnables ».
Nous disposons d’un stock de matières premières pour 9 millions de masques
Afin de pérenniser sa petite entreprise de 4 personnes, il destine ses produits prioritairement aux secteurs d’activité pour lesquels le port du masque restera obligatoire au-delà de la pandémie : industries agroalimentaires et pharmaceutiques, activités médicales et paramédicales… Il vise également les collectivités : l’une des lignes de production fabrique des masques pour enfants.
Pour se différencier encore, Téo Toriani adapte son organisation à celle de ses clients : « Pour sécuriser leur approvisionnement, nous disposons d’un stock de matières premières pour 9 millions de masques. Nous pouvons livrer à flux tendus : nous assurons le stockage des produits finis et le suivi des dates de péremption. » Souhaitant servir d’abord le marché régional, il s’est lancé un nouveau challenge : « Dupliquer notre organisation dans d’autres régions. »
Cet article a été publié dans le numéro 2465 de Bref Eco.