Le tri est une étape essentielle pour les collecteurs de la filière Aliapur.
Aliapur
Chargée, complexe et riche : c’est par ces trois mots qu’Aliapur, société créée et ancrée à Lyon, résume l’année 2016, durant laquelle son chiffre d'affaires a progressé de 2 %, à 54,6 millions d'euros.
« Une année record en matière de collecte de pneus usagés », souligne Hervé Domas, directeur général de cet organisme de référence dans la filière française de valorisation des pneus usés. 334.597 tonnes ont été collectées en 2016 (contre 320.378 en 2015) « et ce record sera sans doute dépassé en 2017 avec 350.000 tonnes attendues ». L’augmentation des volumes est plus marquée dans les anciennes régions Rhône-Alpes (+ 2.000 t par rapport à 2015), Aquitaine (+ 1.600 t) et Ile-de-France (+ 1.700 t). Les anciennes régions Auvergne (- 700 t par rapport à 2015) et Alsace (- 100 t) enregistrent un léger tassement. Concernant les débouchés, 38 % des pneus ont été valorisés sous forme d’énergie (contre 40 % en 2015) tandis que 44 % ont emprunté le chemin de la valorisation matière (poudrette et granulats ; 41 % en 2015) ; 18 % ont été réutilisés comme pneus (rechapage ou occasion ; 16,5 % en 2015).
Des réflexions en matière diversification
« 2016 a été particulièrement complexe pour nous du fait d’une situation délicate rencontrée au Maroc qui a interdit l’entrée de tout type de déchets sur son territoire, explique Hervé Domas. Cela a privé Aliapur d’un débouché pour plus de 70.000 tonnes de broyats en direction de l’industrie cimentière ». Mais, pour le dg, « cet événement n’est pas que négatif, puisqu’il a permis d’accélérer la réflexion sur la politique de diversification en matière de valorisation et de débouchés à l’international ».
Sur le plan opérationnel, 2016 a vu la remise à plat de l’ensemble des appels d’offres et la sélection des 27 entreprises de collecte et des 12 opérateurs de sites de transformation qui accompagneront Aliapur jusqu’en 2020. Du côté réglementaire, les choses avancent, avec l’aboutissement attendu de la sortie du statut déchet pour le pneu réutilisable. Enfin, du point de vue R & D, Aliapur a mis en place fin 2016 « une stratégie d’open innovation en direction des industriels et des start-up qui pourraient développer des projets innovants utilisant la gomme de pneus comme matière première et source d’innovation ».
Cet article a été publié dans le numéro 2295 de Bref Eco.