En débat : Stéphane Currenti (Apec), Thomas Legrain (Compétences & Développement), Sophie Bonnaire Lafont (Groupe SEB), Laurent Boidi (Photoweb) et Corinne Delisle (Bref Eco).

À l'occasion de la sortie du tome 3 de son hors-série « Les Champions de l'emploi et de la formation 2024: faire décoller les talents », Bref Eco a organisé une Matinale des dirigeants à Lyon dans le cadre de l'événement « Elan vert l'industrie » organisé par l'Apec. Stéphane Curenti, délégué régional de l'Apec, Thomas Legrain, directeur général du réseau d'écoles Compétences & Développement, Sophie Bonnaire Lafont, vice-présidente à la gestion des talents au sein du groupe SEB et Laurent Boidi, directeur général de Photoweb, sont venus partager leurs idées pour « réenchanter l'industrie » afin d'attirer et fidéliser les talents.

L'industrie, acteur clé de la transition écologique, doit changer son image pour attirer les talents de demain. Car elle continue de souffrir d'un déficit d'image qui freine son attractivité et accroît les difficultés de recrutement. Pour Thomas Legrain, il ne s'agit pas seulement d'un sujet politique « mais d'un sujet de société: il faut un discours général auprès des jeunes, des lycées et de leurs parents pour changer l'image de l'industrie ». Ce déficit d'image, Sophie Bonnaire (Groupe SEB) admet avoir du mal à l'expliquer : « Dans le Groupe SEE, on embellit le quotidien et on propose une kyrielle de métiers passionnants. On recrute 300 alternants par en France et on a beaucoup de VIE ». Pour Laurent Boidi (Photoweb), « il y a toujours une image de Germinal qui colle à l'industrie alors que l'industrie, ce n'est pas que la production, c'est aussi l'innovation, la supply chain... » Selon lui, le sujet du management est crucial pour changer l'image de l'industrie : « 1 ! faut un type de management identique à celui des start-up car les jeunes veulent des responsabilités, de l'autonomie et un métier qui fait sens. Chez Photoweb, on l'a fait ! On a lancé l'autogestion. Ça aide à recruter et à recruter les bons ! » Le sujet de la cohérence entre les valeurs et le métier revient chez tous les intervenants : « C'est bien cela qu'il faut ! Être heureux dans la vie. On nest pas obligé de travailler dans une entreprise du CAC40 : avoir un métier manuel dans une petite boîte génère aussi de l'épanouissement », affirme Thomas Legrain. Même son de cloche pour Sophie Bonnaire : « Si le salaire est toujours le premier critère pour un candidat, il a baissé de 50 %. Ce qui a augmenté, cest l'intérêt de la mission, que la réalité corresponde à ce qui a été présenté, le sens porté par l'entreprise et la prise en compte de l'environnement ».

Le sujet de l'environnement. Un sujet sur lequel l'Apec s'est positionné en organisant la première édition de l'événement Elan vert l'industrie qui a attiré plus de 2000 visiteurs sur deux jours à Lyon : « Il y a une grande attente des cadres sur le sujet de la transition écologique. Beaucoup d'entreprises se disent qu'il faut y aller mais attendent que les autres y aillent d'abord », explique Stéphane Currenti (Apec) Laurent Boidi qui a participé à la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), sent que certains candidats sont sensibles à la démarche. Encore faut-il communiquer efficacement sur ses engagements en matière de transition écologique et de RSE, avec une communication sincère et impactante ! De quoi réenchanter l'industrie.

Corinne Delisle

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