Corinne Delisle (Bref Eco), Philippe Rivière (ACI Group),
Stéphanie Milton (Staten) et Thomas Huriez (1083).

À l’occasion de la sortie du tome VI de son hors-série « Les Champions des Territoires Durables », Bref Eco a organisé le 17 septembre, dans les locaux de l’école IRIIG, une matinale des dirigeants sur le thème « Souveraineté et territoires responsables : nouvelles visions d’industriels engagés ». Philippe Rivière, président d’ACI Group, Stéphanie Milton, présidente de Staten, et Thomas Huriez, président de 1083 ont partagé leurs visions d’une industrie souveraine, ancrée sur son territoire.

Le coeur battant de l’industrie française se situe dans les territoires : 70 % de l’industrie est implantée en dehors des grandes agglomérations. Et si la question de la souveraineté économique est revenue au coeur du débat national après la crise du Covid et la guerre en Ukraine, le sujet semble s’essouffler face aux tensions commerciales mondiales et à la conjoncture économique morose. Pas pour Philippe Rivière, président d’ACI Groupe, Stéphanie Milton, présidente de Staten, et Thomas Huriez, président de 1083, qui ont fait de la souveraineté et de l’ancrage territorial le coeur même de leur modèle.

Le modèle japonais pour ACI 

De retour en France après une expatriation de plusieurs années au Japon, Philippe Rivière a choisi de s’inspirer du modèle nippon et de ses « clusters territoriaux très puissants » pour la création et le développement de son groupe de sous-traitance mécanique, ACI Groupe, aujourd’hui présent sur cinq bassins en France. Pour ce dernier, « il y a urgence à conserver les actifs industriels que l’on a en France ». Pour Thomas Huriez, fondateur de la marque de jeans français 1083 à Romans-sur-Isère, « notre identité, c’est la proximité. Quand on est loin des conséquences que l’on génère, on ne prend pas la mesure de nos responsabilités. Ce problème de distance, on le contourne en travaillant en local. On a une vision régionalisée de la production et on ne fait pas d’export. Cette cohérence donne une forme de puissance. Même nos bureaux sont fabriqués en local. Nous n’avons pas de poubelle Ikea ».

La question du sens.

Pour Stéphanie Milton, qui dirige deux entreprises industrielles de Brignais, Aerotextile et Energence (12 M€ de CA avec 120 pers.), la notion d’ancrage territorial a pris tout son sens pendant la crise du Covid : « En nous lançant dans la fabrication de masques avec d’autres entreprises locales, nous avons pris conscience que nous pouvions changer notre façon de travailler et que l’on pouvait évoluer rapidement. Tout cela nous a menés sur la question du sens. Nous avons décidé de nous impliquer au sein de la Fondation Émergences et de l’association Télémaque. S’impliquer est inspirant, cela permet de sortir de notre temporalité car quand on est dans son bureau, on n’a pas le temps de réfléchir à demain ». Staten travaille aussi à la création d’un tiers-lieu au sein de son usine pour permettre à d’autres entreprises du territoire de bénéficier de son outil de production.


Revaloriser les métiers.

Pour tous, l’enjeu de la souveraineté industrielle passe aussi par les recrutements, et une revalorisation des métiers. Thomas Huriez a ainsi lancé l’opération « Je ne suis pas un opérateur », pour réhabiliter les noms de métiers. « D’ordinaire, dans une usine, tout le monde est opérateur. Cela ne vient pas à l’idée dans un bureau et cela ne témoigne pas du respect que nous avons pour nos salariés. Chez nous, nous avons des couturières, des ourdisseurs… ».

|| C.D.

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