Rencontre au sommet - Objectif montagne durable
En débat : Dominique Thillaud (Compagnie des Alpes), Éric Boudot (Green Corp Konnection), Julien Français (CNR et Tenerrdis), Didier Durand (Bref Eco) et Didier Bruno (Caisse d’Épargne Rhône Alpes).
À l’occasion de la sortie de son Hors-série intitulé « Innover pour une montagne apaisée » consacré aux mutations du tourisme de montagne, Bref Eco a organisé une rencontre à Lyon, au sommet... de la colline de Fourvière, au sein du sublime Carré Fourvière. Une table-ronde à laquelle sont venus s’exprimer, sur le thème « Objectif montagne durable », les représentants de quelques uns des grands acteurs économiques du secteur : Dominique Thillaud, directeur général de la Compagnie des Alpes (CDA) ; Éric Boudot, directeur général de la société GCK (Green Corp Konnection) ; Didier Bruno, membre du Directoire de la Caisse d’Épargne Rhône Alpes et Julien Français, directeur général de CNR (Compagnie Nationale du Rhône) et président du Pôle de compétitivité Tenerrdis.
Accès aux stations. Interpelés sur l’avenir de leur modèle économique, notamment en regard du réchauffement climatique et des questions environnementales, les acteurs de la montagne innovent pour abaisser les émissions de gaz à effet de serre et tendre vers le zéro carbone. Trois domaines sont clairement prioritaires : la mobilité et l’accès aux stations de sports d’hiver, principale source des rejets de CO2, la lutte contre les passoires thermiques dans l’immobilier, et la gestion de l’énergie.
Les réponses de la Compagnie des Alpes, qui gère une dizaine de domaines skiables alpins, passent par exemple par Travelski, sa market place de distribution en ligne de vacances qui propose un package complet : voyage en train, transfert en station, hébergement, forfaits et location du matériel de ski. Pour les touristes lointains, la CDA affrète ainsi des trains au départ de Londres Saint-Pancras et Paris jusqu’à Bourg-Saint-Maurice, évitant ainsi l’équivalent de 180 liaisons aériennes.
Mobilité plus verte. Dans les stations elles-mêmes, l’électrification des transports en commun est en route, tandis que celle des dameuses ne saurait tarder. Cet hiver, la totalité du parc de dameuses de la CDA (quelque 130 unités) a abandonné le gasoil pour fonctionner au huiles végétales usagées, beaucoup moins polluantes. Un changement de carburant sur lequel travaille la société GCK, positionnée sur le retrofit (modification des motorisations) et qui envisage toutes les perspectives en matière de mobilité hydrogène.
Parallèlement, Didier Bruno sait que la Caisse d’Épargne Rhône Alpes aura dans l’avenir une influence décisive sur les choix d’investissement de ses clients, en orientant ses financements vers des projets respectueux de l’environnement. En particulier, elle doit jouer un rôle majeur dans l’accélération du financement de la rénovation des logements.
Production d’énergie. Enfin, la montagne n’a pas dit son dernier mot en matière de production d’énergie. C’est l’avis de Julien Français qui voit dans la micro-hydroélectricité et le photovoltaïque deux sources d’énergie verte dont les perspectives de développement sont encore importantes. Décidément, la mutation énergétique de la montagne est en marche.
Didier Durand
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