Lac du Bourget
Le projet énergétique B’EEAU LAC, porté par Métropole Savoie et soutenu par EDF, vise, à l’orée 2019, à mettre en service une boucle d’eau dans le Lac du Bourget afin d’alimenter en froid et en chaud direct des entreprises, mais aussi des logements et des aménagements collectifs.
Puiser l’eau du Lac du Bourget pour produire de l’énergie locale. Telle est l’ambition du projet de la Boucle d’eau environnement aménagement urbanisme (B’EEAU) Lac. Une idée qui a germé au sein de Métropole Savoie, syndicat mixte présidé par Patrick Mignola (220 000 habitants, 100 communes).
Cette boucle d’eau s’appuie sur le principe de l’hydrométrie. Elle permettrait de récupérer l’eau du lac (température : 6° entre 30 et 40 m) et l’utiliser directement, grâce à un simple échangeur, pour les entreprises qui utilisent de puissants systèmes réfrigérants. Par l’intermédiaire d’une station de pompage et son système de pompe à chaleur, le système peut aussi produire du chaud basse température (40°), qui serait plutôt destinée à des logements ou à des équipements collectifs.
Exploiter l’énergie locale
Ce système a déjà été exploité en Suisse et sur le littoral français. C’est la première fois qu’une collectivité française envisage d’installer une boucle d’eau douce - si les études sont concluantes, elle pourrait également s’adapter aux rivières.
Cette technologie, innovante et source d’économie d’énergie, a très vite séduit les équipes d’EDF. C’est l’opérateur qui a conduit l’étude de potentialité du marché en direction des acteurs économiques. « Il en ressort que cette innovation deviendrait un très fort facteur d’attractivité du territoire. EDF a permis de mettre en lumière qu’une cinquantaine d’entreprises serait intéressées par ce système », commente Luc Berthoud, maire de la Motte-Servolex, vice-président de Chambéry Métropole et élu référent sur la planification énergétique à la Métropole Savoie.
Car la création de ce système entraînerait une diminution de la consommation électrique des machines frigorifiques et des pompes à chaleur, de l’ordre de 85 % pour un coût réduit pour la collectivité. Elle signifierait également la fin de la nécessité de construire et d’entretenir des tours aéroréfrigérantes utilisées pour l’évacuation de chaleur dans l’industrie et utilisant des produits toxiques hostiles à l’environnement. Le raccordement pour les entreprises concernées serait simple : si c’est possible, elles seront raccordées via un échangeur situé dans leurs locaux techniques. Pour la production de chauffage, les chaudières devront être remplacées par des pompes à chaleur.
Ecologie territoriale
Le projet entre en phase d’étude de faisabilité, d’un point de vue technique comme environnemental, jusqu’au montage juridique du projet. Là aussi, EDF est partie prenante. « Pour le moment, nous étudions l’irrigation du secteur urbain du Triangle Sud du Lac du Bourget. L’étude doit analyser la faisabilité d’une possible extension vers la zone d’activité de Bissy », explique l’élu.
Si tous les voyants sont aux verts, les travaux pourraient démarrer fin 2017 et durer 12 à 18 mois. Outre la pose de tuyaux, le principal chantier reste la station de pompage et de distribution.
L’exploitation de l’énergie locale, abondante et non intermittente - le volume d’eau (3,6 milliards de m3) du lac du Bourget représente un gisement inépuisable - s’inscrit dans la volonté de la collectivité de porter un véritable projet d’écologie territoriale. Et pour EDF de le soutenir et de l’accompagner.