Montabert s’est fait un nom dans les brise-roche et les perforateurs hydrauliques pour les travaux publics, les mines et les carrières. Fabriquant à l’origine des pièces de rechange pour les marteaux pneumatiques d’un constructeur américain, l’entreprise lyonnaise créée en 1921 par Joannès Montabert a développé à partir de 1964 sa propre ligne de produits en se différenciant de ses concurrents, en utilisant l’énergie hydraulique, plus efficiente que l’énergie pneumatique. Montabert est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux dans ses spécialités, reconnu pour la fiabilité de ses outils et la qualité de sa production qui relève de la mécanique de précision.
Caractéristique première de l’entreprise présidée par Maurice Stanich : sa production est intégrée sur son site de Saint-Priest, à l’exception des aciers spéciaux fournis par Aubert & Duval et de certains concasseurs provenant d’un partenaire italien. Montabert emploie 350 salariés, dont une cinquantaine dans ses bureaux d’études.
Après s’être équipé d’un centre d’usinage cinq axes en 2011, l’industriel va se doter cette année d’un tour en cellule intégrée pour l’usinage des corps de brise-roche, d’un tour avec tête de fraisage intégrée pour l’usinage de pièces longues, d’une installation de traitement de surface et, en fin d’année, d’une rectifieuse pour les usinages complexes de petites pièces. Un programme qui représente un investissement total de 5 millions d’euros.
Pour Maurice Stanich, “les coûts salariaux ne sont qu’un des éléments de la compétitivité des entreprises”, une “politique constante d’innovation” étant, selon lui, la clé de la réussite. Succès en terme de résultat : plus de 10 millions d’euros de bénéfices escomptés en 2012 pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 100 millions, en hausse de 15 %. Succès à l’international : l’entreprise réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’export dans 110 pays, dont le Canada, l’Australie, la Norvège, le Brésil… Ses matériels, plus économes en gazole, contribuent à une réduction des coûts d’exploitation. Montabert a même fait une percée dans les mines chinoises où ses perforateurs hydrauliques sont leaders.
L’un des paradoxes de cette réussite à la française tient à la nationalité des actionnaires de Montabert. Après une crise de succession qui avait débouché, dans les années 1990, sur le rachat de la société par un groupe américain, c’est le coréen Doosan qui en est devenu propriétaire en 2008. A sa demande, Montabert développe depuis deux ans une gamme de brise-roche plus simple et robuste - low cost - pour le marché chinois. Avec succès et sans complexe !
Vincent Charbonnier
Bref Rhône-Alpes n° 2066 du 15/02/2012
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