En rachetant le Golf des Baux à la famille Vilmorin en 2008 (SI 613), Patrick Saut, alors patron du groupe NGE, ne se doutait pas des difficultés de ce nouveau chantier. Six ans plus tard, au printemps 2014, il livrera un golf et un projet hôtelier innovants.
"Nous allons offrir des suites hôtelières cinq étoiles en temps partagé. C’est un nouveau concept hôtelier auquel je crois beaucoup, explique Patrick Saut. Les propriétaires seront en fait actionnaires d’une société en cours de création. Cela leur donnera droit, pendant 30 ans, d’occuper leur suite quatre semaines par an. Et cela avec les mêmes services qu’un hôtel de niveau équivalent." L’ancien patron de NGE (ex-Guintoli, Saint-Etienne-du-Grès/Bouches-du-Rhône) est enthousiaste. Il est en train de réaliser un rêve partagé avec son épouse Edith, et l’entreprise familiale qu’il est en train de créer commence à sortir de terre. En mai 2014, au terme d’un investissement de 30 millions d'euros, elle emploiera 50 salariés dont l’encadrement est en cours de recrutement.
Le versant hôtelier du projet comprend un ensemble de neuf suites de 200 m² chacune en R+1, intitulées "maisons hôtelières", et édifiées en lieu et place d’un ancien hangar agricole agrandi jusqu’à 2 000 m² de Shon. Le bâtiment historique qui abritait le club-house du Golf des Baux va être également rénové. La réalisation du projet a été confiée à Mireille Pellen, architecte du patrimoine (Marseille) : "L’architecture sera très classique. Elle utilisera à la fois les matériaux et les caractéristiques architecturales de ce territoire, dans une démarche patrimoniale", explique-t-elle. La bâtisse principale sur laquelle les travaux ont commencé offrira une trentaine de chambres, deux restaurants et un spa. Le club-house du golf et les différents bâtiments de services seront réalisés à part.
Situé sur un site classé exceptionnel, au pied du château des Baux, dans un environnement sec, il était inévitable que le projet se heurte à quelques associations de défense du site (SI 786)… et à l’administration. Le golf de neuf trous signé par le Britannique Martin Hawtree en 1989 devait être refait intégralement et le travail du nouvel architecte pressenti, le Lyonnais Thierry Sprecher (Parfair), menaçait d’être interminable. "Nous avons proposé une quinzaine de tracés différents et, de guerre lasse, l’administration a fini par suivre." Le projet de parcours a été réduit de 90 à 45 hectares. L’ancien golf a été rasé et près de 900 oliviers ont été plantés. Les terrains ont été décapés puis remis en forme. "Aujourd’hui les travaux de terrassement sont réalisés à 95 %", explique l’architecte.
Le parcours de dix-huit trous, plutôt court (5 225 mètres, par 72), et qui sera engazonné en juin prochain, sera le premier golf certifié Ecocert. Réalisé suivant les principes de l’agriculture biologique et semé de variétés de gazons rustiques, il n’utilisera pas plus d’eau que le parcours de neuf trous préexistant. "Pour la conception du golf, Patrick Saut ne m’a donné qu’une consigne : "Il faut faire un parcours qui donnera aux golfeurs l’envie de rester et de rejouer plusieurs fois", explique M. Sprecher. Tel qu’il est conçu et paysagé, ils en auront envie, croyez-moi."
Jacques Gelin
Photo : Les travaux de terrassement terminés à 95 %.
Sud Infos n° 814 du 11/02/2013